LE TRAIN, une heure de gloire vécue il y a plus d'un siècle. Dopée par de gentils tarifs...!

Les transports qualifiés de masse ne datent d'aucune autre époque que de celles où ils sont devenus possibles. L'homme a la bougeotte, et c'est sans doute mieux comme ça...

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- KELEREPUS - 

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- KELEREPUS, 31 août 2023. Parler du présent comme d'une période de grande transition revient un peu à oublier le passé. Tout le monde sait que l'avènement des chemins de fer a provoqué, en France comme ailleurs, de profondes mutations dans la société. Désenclavement des régions, brassage des populations, avènement de nouvelles formes d'activités et de réalités sociales, le bilan est colossal. Créer les réseaux, en imaginer la gestion, l'entretien et le fonctionnement furent ce qui se reproduit depuis la seconde moitié du 20ème siècle avec l'aérien, et d'une autre manière, avec les télécommunications et le numérique connecté. Le train et tout autour du train fut un phénomène se nourrissant de lui-même avec, au centre de ce bouleversement, des comportements de masse que l'on tend à ne plus soupçonner.

Ainsi, alors que l'édification des réseaux dans l'Hexagone a débuté dans les années 1820 à 1830, pour atteindre un maillage considérable dès le milieu du siècle, les voyageurs se sont régulièrement multipliés. Toutefois, le fin du 19ème siècle en a connu une véritable explosion. Il en était dénombré plus de 256 millions au début des années 90 (de 1800). Immense...? Sans doute, mais alors que le confort et les dessertes s'amélioraient de jour en jour, une sensible diminution du coût des voyages a porté ce total à plus de 400 millions, à la veille de l'an 1900...! * A cette lointaine époque, 4% des usagers choisissaient les voitures de 1ère classe, 16% celles de 2ème classe, 80% se retrouvant sur des sièges de 3ème classe. Un peu à l'image de ce que le transport aérien a vécu au cours des décennies les plus récentes, la chute des tarifs fut un élément déterminant dans cet accroissement. Avec en corollaire l'explosion des activités périphériques des gares, de l'accueil des équipes de conduite et d'accompagnement à l'hôtellerie, en passant par tout un tissu de logistique, lui-même ayant rendu possibles de nombreuses activités locales. Le chemin de fer était à cette belle époque l'unique moyen de voyager vite et loin (mais localement aussi), n'ayant à supporter ni la concurrence de l'automobile, ni celle de l'avion. Ce développement fut en outre accompli avant que l'électricité ne soit largement distribuée. 

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Côté modélisme, cette époque est une source inépuisable de motivations, et inspire toujours de nombreux passionnés. Ce qui constitue une occasion de rappeler que modélisme et collections ne sont pas que des loisirs, mais aussi des activités qui nourrissent la mise en valeur des cultures et des patrimoines.  

* Toutes ces données sont puisées dans le merveilleux petit ouvrage sur "Les chemins de fer du Nord", -il y a eu aussi le même volume consacré aux autres régions, série initiée avec l'Est, aux Editions Rimage puis La Vie du Rail.

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