Les récentes commandes explosives de jets, en particulier de monocouloirs, pourraient être le signe d'un immense changement d'époque pour le transport dans le ciel. Pourraient, ou le sont déjà...?
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- KELEREPUS -
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- KELEREPUS, 25 août 2023. Un changement d'époque peut en cacher un autre. Les appétits énormes manifestés par de nombreux transporteurs aériens qui se sont traduits par des commandes colossales n'ont finalement pas donné lieu à de très nombreuses analyses. Et pourtant, l'occasion en aurait été parfaitement justifiée. L'argument d'un trafic prévu en forte progression est pertinent, mais passablement insuffisant. En filigrane, d'autres motivations semblent apparaître. La première est une sorte de garantie sur l'avenir, au moment où un vent d'adversité souffle sur tout ce qui vole. Avec les lourdes menaces sur les engins, terrestres, du ciel ou des océans, qui consomment des hydrocarbures. Un avion commercial a une durée d'utilisation d'au moins 30 ans, souvent davantage avec les prolongements d'exploitations plus "exotiques". Les Boeing et Airbus commandés qui seront livrés dans les mois et les années à venir seront donc toujours actifs aux confins des années 2050-2060. Quelles que soient les impatiences écologiques, qui aurait l'audace de les clouer au sol, alors que dans leur fonctionnement, la réduction de la consommation et des rejets est d'ores et déjà considérable et ne fait que s'optimiser. "On les a, on les aura", pourrait être ainsi résumée une parade à l'éventuelle contagion de décisions du style de celles touchant ("poignardant", estime un observateur) l'automobile sous forme d'interdictions. Toutefois, on ne peut imaginer des univers professionnels plus attentifs à ce qui s'étudie et se développe en matière de transports non de surface que celui de l'aéronautique. Ce sont les courts mais ultra rapides sauts de puces dans le proche espace qui désormais tiennent la corde dans les bureaux d'études. Une sorte d'acceptation définitive des fantasmes façon "Concorde" et de l'impossible vol supersonique à grande échelle. Consommation, pollution et bang à faire sursauter toutes les populations du globe ont été efficaces pour une mise définitive hors course. En revanche, au-delà de la stratosphère, tout change. Et les joujoux orbitaux déjà expérimentés par des milliardaires que même les sacs à vomi ne démobilisent pas constituent des bases d'un réel développement, avec du savoir, de l'expérience, tout ce qu'il faut pour nourrir des projets qui ne vont pas manquer d'intéresser aussi (peut-être même surtout) les spécialistes du fret. Un segment compatible avec de l'automatisme intégral, bénéficiant de plus d'un atout.: les chargements de fret n'ont pas besoin de ces "sacs à vomi".
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Côté modélisme, la mutation sera peut-être plus compliquée à concevoir. Heureusement, les adeptes du modèle réduit, sur route, rail, au gré des flots ou pas loin des nuages, adorent faire vivre des choses merveilleuses d'hier et qui le sont encore davantage dans leur présente et future existence passionnelle.