Le puissant groupe d'outre Atlantique traverse de sérieuses turbulences. S'en réjouir serait une grave erreur. N'en déplaise aux intervenants sarcastiques et rigolards sur les réseaux sociaux.
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- KELEREPUS, 11 avril 2024. C'est à se demander si certains n'iraient pas jusqu'à s'en tenir les côtes. Depuis quelques années, le constructeur qui dominait le marché mondial des aéronefs civils rencontre des vents contraires. Dès le lancement du 787, surnommé le Dreamliner, et l'utilisation peut être imprudente du mot "dream" (rêve), c'est plutôt le cauchemar qui s'est installé. On ne compte plus les mauvais moments -et quand même quelques catastrophes meurtrières- qui ont émaillé le parcours si parfait auparavant à Everett. Un peu comme une malédiction, à laquelle les bonheurs enchaînés d'Airbus semblent répondre avec insolence. Un peu de modération, s'il vous plaît. D'abord, parce que rien n'immunise le constructeur européen de toute phase malencontreuse. La loi de Murphy, vous connaissez...? Mais surtout, loin de se réjouir de l'affaiblissement de celui qui fut le leader sans partage, et risque de reculer d'une ligne dans bien des tableaux Excel, cette péripétie affaiblissante peut donner à d'autres l'occasion de se glisser dans une brèche. Et d'autres, sur le marché, et à l'orée de nouvelles évolutions des équilibres économiques dans le monde, il en existe. Ils ne sont pas inattentifs à la moindre opportunité. On songe bien sûr aux industriels russes et chinois. Capables avec leurs seuls marchés intérieurs d'équilibrer des lignes de production. Et les "outsiders" existent dans tous les métiers, même ceux ou monocouloirs et gros porteurs croisent le fer sans relâche. Plus largement, il n'y a aucun domaine industriel où des puissants ne se seraient pas vus un jour confrontés à de plus petits, des jeunes pousses, fortes de leur jeunesse, qui commencent par prendre d'anecdotiques parts de marché, jusqu'à ce que leur évolution en face des compétiteurs incontournables. À méditer...