Prévenir, c'est déjà guérir. Ce dicton collait mal avec les visées économico-sournoises que l'interdiction de signaler les contrôles dissimulait mal. Retour sur un vieux sujet.
- KELEREPUS, 3 décembre 2021. Il existait classiquement mille et une méthodes pour avertir les usagers d'un contrôle piégeur, dont les classiques (mais peu pratiqués de nos jours) appels de phares. Mais avec l'implantation des radars fixes, et l'apparition des moyens numérisés, l'ensemble avait pris un coup de vieux. Il reste que les communications entre individus, par courrier, téléphone ou autre, restent du domaine strictement privé et impénétrable, sauf sur une requête nominative précise et motivée, dans le cadre d'une instruction judiciaire, notamment. Rien, par exemple, n'interdisait un automobiliste circulant sur une route d'en prévenir un autre le suivant à quelque distance de la présence d'un contrôle. C'est un peu l'automatisation numérique de cette action qui a été permise avec l'apparition d'applications comme Waze ou Coyote, méritant pionnier de cette déjà longue aventure.
Dans sa lettre d'information, Coyote résume clairement ce qui vient d'être acté. "Le 24 novembre 2021, le Conseil Constitutionnel a tranché en faveur de la sécurité routière et a censuré le décret n° 2021-468 du 19 avril 2021 interdisant le signalement de certains contrôles routiers, estimant qu’il porte une atteinte disproportionnée à la liberté de l’information et de la communication. Dans sa décision, le Conseil Constitutionnel confirme que le signalement des contrôles de vitesse n’est pas concerné par le décret. De même, les alertes essentielles de sécurité (route glissante, objet sur la voie, accident, véhicule à contre-sens, etc…) continueront d’être signalées sur tout le territoire, sur l’ensemble du réseau routier et à tout moment."
Il ne faut en outre se cacher derrière aucun petit doigt. Les dispositions qui ont été censurées étaient manifestement davantage destinées à permettre la verbalisation des conducteurs surpris et non de les inciter à ralentir là ou le danger est le plus important, ce qui aurait été une réelle stratégie visant à améliorer la sécurité. Bonne pioche...!