RENAULT, Genève, la 5 électrique, entre apologie du banal et véritable révolution...?

Au moins une petite allusion sur le Net pourrait suggérer quelques pensées. D'où sourd l'allusion à une première mondiale qui n'est peut-être pas dans le lac, mais pas loin, attractivement et médiatiquement, bien sûr.

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- KELEREPUS, 7 mars 2024. "A trop anoblir les modestes, on en réduit toute la noblesse" affirmait un redoutable pamphlétaire, presque terreur verbale à la cour de Versailles où brillait un soleil. Dans un "post" sur Facebook, on a pu lire récemment et en substance. : "Au Salon de l'Auto de Genève, jadis, naquirent des monuments historiques de l'automobile, des véhicules qui sont et resteront à l'univers de l'automobile ce que la Joconde est à l'art pictural." Pas faux. En 1961, par exemple, y surgissait la Jaguar Type-E. En 1962, rien de moins que la Mercedes 230-SL, cabriolet et coupé vite surnommé "pagode", ou encore et "en même temps", une Abarth 1600 frisant les 240 km/h, ainsi qu'une Maserati GT 4 portes... etc. Le petit chapitre Facebookien évoqué ci-dessus poursuit sur un ton un peu acide.: "Cette R5 est le symbole de la non création, juste un relookage et une batterie, ce qu'un coup de klaxon est à la grande musique. A peine de quoi occuper le tiers d'une semaine de quatre jours sur une DAO/CAO pour un ingénieur designer privé d'une meilleure mise à profit de son talent et de son savoir faire." Et d'ajouter...: Un jour peut-être, les industriels de l'automobile, noyés dans un océan de larmes résultant du chagrin causé par une activité à ce point réduite aux accus, auront l'inévitable honte rétrospective au regard de l'insignifiance de telles créations, et rédigeront enfin une lettre d'excuses aux organisateurs de salons, dont le gagne-pain aura été épuisé suite à de tels résidus d'un savoir étonner et enchanter. " Aïe...!

Sévère...? Pas tant que cela, en y songeant bien. Et surtout, juste, sans le moindre doute, non dans une optique visant à critiquer seulement cette automobile en elle-même, mais dans l'imaginaire induit par son exposition sur les rivages du Lac Léman. La relation avec le monde des salons, à la peine dans tous les domaines, est en fait le noyau dur de cette intervention numérique. Ah...! Il n'en serait pas de même si, conscient de l'aspect vitrine et spectacle de tout salon, expo ou évènement, le constructeur avait imaginé d'en dévoiler une version aussi électrique qu'incorrecte. Une fougueuse chargée de prendre la brillante et décoiffante succession d'une légendaire GT-Turbo, une collectionnable dès son premier jour, une électrique dépassant avec insolence les 223 km/h "sur circuit", démarrant aussi vite ou presque qu'une production de la Scuderia (Renault avait bien mis dans les arguments de lancement de sa VelSatis une aptitude à freiner "aussi bien qu'une Porsche..."). Dans les communications TV diffusées depuis sur cette nouveauté, la 5 à chevaux watteurs est déjà dans une quasi banalité, se confondant pour tout regard furtif non insistant avec quelques autres des mêmes génération et énergie, sous un jaune certes mode mais qui en accentue encore le tout sauf exceptionnel. Dans ce déroulé, le salon suisse, qui a du mal à survivre, est autant victime non pas que de Renault mais de trop d'industriels, qui oublient qu'un tel rendez-vous, et encore plus celui de Genève, a besoin de choses aussi spectaculaires que concrètes, de la matière à chroniques et reportages qui titillent les équipes des journalistes ayant fait le déplacement. Non de ces "concepts cars", délires créatifs sans suite, qui n'ont au fil des années que trop accaparé des mètres carrés sur d'onéreux stands, mais du concret dans le sens "prêt à être pris en commande", même si des déclinaisons plus modestes et moins chères vient étoffer les catalogues et configurateurs en ligne. En clair, si des industriels, en automobile comme dans d'autres domaines, rechignent de plus en plus à investir dans des salons qui ne sont pas assez porteurs de communication (retour sur investissement), et si les organisateurs d'événements ne parviennent pas à assez de puissance, médiatiquement, du fait d'une trop grande banalisation de ce qui y est montré, le constat d'une spirale négative pour tous est inévitable. Aide-toi, et le salon t'aidera, conclusion réversible...

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