Au même titre que les monuments historiques, les propriétaires de voitures françaises de collection vont bénéficier de subventions de l'Etat, dans le cadre d'une protection du patrimoine industriel et culturel. Mais sous conditions...
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- KELEREPUS -
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- KELEREPUS, exclusif. À l'heure où foisonnent dans l'actualité les allusions à la dette, à de possibles nouveaux prélèvements, et à une rigueur budgétaire inévitable, cette initiative peut paraître presque hors contexte. Faux. Des instances proches du pouvoir, des experts et des associations ont été réunis au sein d'une cellule chargée d'engager la mise en oeuvre de ce projet initié pour favoriser la mise en valeur de l'automobile qui fut, historiquement, une création réellement bien française. Les promoteurs de cette petite révolution, qui va dans un sens diamétralement opposé aux omniprésentes (et parfois hargneuses) velléités d'interdiction de circuler de ce tout qui est ancien et catalogué "polluant" s'appuient sur d'autres initiatives, comme par exemple le classement en qualité de monuments historiques de véhicules ferroviaires*. Ils soulignent que non seulement les véhicules anciens sont des éléments du patrimoine, mais ajoutent qu'ils constituent aussi l'empreinte indélébile du travail de certains artisans, entrepreneurs et artistes. Ce sont bel et bien les collectionneurs qui vont ainsi bénéficier de subventions leur permettant d'assurer l'entretien, et peut-être des travaux de restauration, des autos d'hier auxquelles ils consacrent du temps et de l'argent. Bien sûr, pas question d'envisager de tels financements sans que des conditions strictes ne soient imposées. Il ne pourrait être assuré de telles aides qu'à des possesseurs de véhicules intégralement français, ayant plus de 30 ans d'âge, et titulaires d'un certificat d'immatriculation (carte grise) de collection. Au-delà de ces conditions de base, il sera aussi imposé à ces possesseurs de véhicules d'un radieux passé de ne circuler qu'avec des automobiles toujours parfaitement entretenues, intérieur et extérieur, et d'une rutilante propreté. Il leur faudra aussi participer annuellement à un nombre minimum de salons, rassemblements et sorties dans des événements dument homologués dans cette optique. Il leur faudra aussi assurer une circulation bien visible, de jour et selon un minimum requis de nuit, parmi les véhicules d'aujourd'hui, et en particulier dans les centres aussi bien de la capitale que de grandes métropoles ou villes moyennes de l'Hexagone, dans les voies (rues, avenues, boulevards, places, etc.) à forte activité touristique ou commerçante, et aussi à proximité des plus célèbres monuments du patrimoine national. Il est du reste prévu de déterminer des périmètres pour ces circulations imposées, qui répondront à la dénomination de Zones Françaises d'Excellence, et où seuls les véhicules historiques concernés par les dispositifs de soutien évoqués ici seront autorisés à circuler, à l'exclusion de tout autre, tous les jours, 24 heures sur 24, quelles que soient les ressources énergétiques qu'elles utilisent**.
* Voitures (à ne surtout pas appeler "wagons", terme réservé aux marchandises aux bestiaux) des rames de l'Orient-Express, par exemple...
** Les artisans, professionnels de santé, livreurs, taxis et autres intervenants ne pourront accéder à ces zones qu'avec des utilitaires ou véhicules eux-mêmes répondant aux critères de la collection.