C'est une histoire qui mériterait un "H" majuscule, tant elle brille par une multitude de facettes, et par les suites laissées pour l'auto et pour le consommateur.
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- KELEREPUS, 27 février 2024. A Winsted, dans l'état du Connecticut (USA), le 27 février 1934, naît Ralph Nader, écrivain, journaliste et avocat. Alors trentenaire, au début des années 1960, il assiste à l'apparition dans le monde de l'automobile d'une nouveauté qui tranche avec les habitudes américaines de l'époque. La Chevrolet Corvair, née du crayon de Bill Mitchell, le styliste de la puissante General Motors, est encore bien plus un événement que seulement une nouvelle automobile. Pour l'œil, elle rompt d'une manière fracassante le lourd et de plus en plus pataud modèle encore en vogue à Detroit. Cette élégante, légère, fluide, aux mensurations "à taille humaine", est d'ailleurs telle qu'elle inspirera de nombreux modèles dans l'ensemble de l'industrie automobile, toutes nationalités confondues. Elle avait pourtant une autre -au moins- double particularité côté mécanique. Elle était animée par un moteur 6 cylindres placé à l'arrière et refroidi par air. Avec un assez modeste succès d'estime lors de sa première année de commercialisation, elle est soudain propulsée par une exécution plus musclée surchargée de l'appellation "Monza", preuve que la compétition à l'italienne a bien franchi l'océan. Et c'est le succès, mais à double tranchant. Car la belle princesse de la route a une tenue déplorable, et se retrouve impliquée dans bien trop d'accidents. Le moteur placé à l'arrière crée des équilibres à dompter qui poseront de sérieuses difficultés à d'autres (Renault avec la Dauphine n'en sera pas épargné). C'est ce qui va rendre célèbre ce jeune Ralph Nader qui entreprend de se battre contre la General Motors, dénonçant tant avec des pancartes portées bien haut à l'entrée d'expositions qu'avec l'édition d'un bouquin intitulé avec insolence "Dangereuse à toutes les vitesse". C'est l'étincelle qui met le feu aux poudres. De ses initiatives vont se développer toutes les manœuvres de consommateurs souhaitant se défendre quand des produits ou équipements achetés se révèlent dangereux ou nocifs. Et cela dure, même de nos jours. (Plutôt que de publier des images très nombreuses de Corvair, du reste souvent vues dans des rassemblements d'anciennes ou des salons, nous avons préféré reproduire des document* ayant l'âge de la voiture et portant les rides de cet âge).
Surdénommées "Monza", et carrossées de manière spécifiques, ce ne sont plus visuellement des Corvair, mais de fiers et performants coupé et cabriolet.
En fouillant bien dans une montagne d'archives, on peut trouver dès le début des années 50 l'utilisation du nom (marque) Corvair. Comme celle vue dans une exposition, en 1954, sur un exemplaire de Corvette (oui déjà) habillé façon "fast back". En versions spéciales, des Corvair dites Monza profiteront du moteur arrière pour se laisser doter d'avant particulièrement plongeants (photo). Noms de noms, les constructeurs d'outre Atlantique sont des utilisateurs à de multiples sauces des marques qu'ils déposent et en restent propriétaires. Monza fut par exemple réutilisé sur une Opel (quand la firme allemande n'était pas encore propriété de PSA-Stellantis), un coupé sportif que certains amateurs apprécient particulièrement, y compris en collection.
* Archives YD-DVSM-KELEREPUS