Cinq conseils... Quand l'inflation fait grimper les prix, la valeur des objets de collection grimpe aussi. Entre auto d’épargne et caisse d’épargne, ne pas confondre. Avec la seconde, les économies s’émoussent inexorablement, alors que la première atténue, voire efface l'effet désastreux, plaisir en prime.
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- KELEREPUS -
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- KELEREPUS, 30 novembre 2023. Oubliez les gentils écureuils, gardez vos chaussettes de laine pour les petits matins frais. Il y a mieux pour conserver des économies et ne pas les voir fondre sous des ardeurs inflationnistes prenant de l’ampleur. Depuis pas loin de 2 ans (merci, M'sieur Poutine), est revenu en force un fléau que seuls les bébés boomers avaient connu, mais peu ou pas les générations plus jeunes.: l’inflation. Laissons aux économistes le soin de tenter d’en expliquer les mécanismes. Mais n’oublions pas des règles immuables dans de telles circonstances. L’une d’elles tient toujours dans une large sous-estimation du phénomène quand elle est exprimée dans des statistiques officielles. Les acteurs politiques, par peur de s’en sentir responsables, s'accrochent à une sous-information qui ne trompe personne. Autre règle, pendant et après l’inflation, les prix ne reviennent jamais aux valeurs antérieures. D’autant plus que ce mécanisme monétaire a le pouvoir de se prolonger de lui-même. Enfin, aucun placement ”officiel" (les fameux livrets, comptes épargnes, plans d’assurance vie et autres) ne peut, très logiquement, couvrir l’intégralité de la réalité arithmétique de l’inflation. En revanche, les biens durables (immobilier, foncier...) suivent mieux, sans pour autant échapper à des évolutions parallèles. Il reste que les placements qualifiés ici d’officiels offrent en général une contrepartie non négligeable, celle, selon les contrats, d'une disponibilité à tout instant. Les biens axés sur le plus long terme ne permettent pas la même souplesse. Chacun sait qu’un bien immobilier ne se revend pas dans l’instant, surtout quand, du fait de... l’inflation, le crédit est cher et rare. L’auto ancienne peut répondre à une aptitude intermédiaire puisqu’elle est réalisable assez rapidement, tout en apportant un atout qu’aucune banque ou caisse d’épargne n’ajoute à ses arguments, le plaisir de quelques belles balades ou d’une utilisation quotidienne très récréative. Qui irait faire un week-end à la campagne avec son Livret A…?
De plus, un atout sécuritaire inattendu mérite d’être très sérieusement souligné. L’ancienne est moins ingrate que votre banque qui, même pour les comptes courants (ces comptes en banque où sommeillent des sommes énormes et frappés de plein fouet par la dérive inflationniste), ceux sur lesquels l’argent s’évapore, et les garanties avec. Rappelé au moins une fois par an par tous les établissements bancaires, et trop souvent peu pris en considération par le brave individu détenteur d'un compte, en cas de grave déflagration financière ou monétaire, (qui peut garantir, alors que d'Israël à l'Ukraine, le surembrasement n'est en rien exclu) les banques ne garantissent pas tout ce qui est "dans leurs livres" (vos comptes), mais seulement les avoirs jusqu’à 100.000 euros. Or, cette limite, inflation aidant, perd de sa véritable valeur. On achète moins de choses aujourd’hui avec cette somme qu’il y a un an. Il n'y a pas que sur les routes que le dérapage menace.
- Il reste que l’auto ancienne impose aussi quelques précautions élémentaires. Voici au moins 5 conseils essentiels.
-1- Un maintien en état permanent le plus parfait possible. Une ancienne doit être entretenue, au moins comme une récente. Et même un peu plus. Si les autos du quotidien sont valorisées selon une cote admise par les professionnels, qui les entraînent d’ailleurs vers une perte de valeur sans retour, les anciennes ont plus tendance à être très, voire trop souvent au repos. Comme les muscles et les articulations, la mécanique a tendance à perdre sa forme dans la sédentarité. Or, la facette prise en considération ici, la "caisse" d’épargne, roulante, doit s’accompagner d’une possibilité de revente à tout moment. Impossible s’il y a une aile à redresser, un carbu qui fait tout ratatouiller (pardon pour ce vocabulaire très technique), des pneumatiques hors validité. Notez cependant que ces points restent identiques, même quand l'inflation est absente.
-2- Faire réparer, entretenir, maintenant, ne surtout pas attendre. C’est l’impératif qui confirme le précédent. Toutefois, le "maintenant" sous-entend un point supplémentaire. Les professionnels qui réparent, entretiennent, restaurent, coûtent plus cher qu'hier, mais moins que demain. Puisqu’ils sont tenus de répercuter les effets de la dérive monétaire. Leurs charges, leur électricité, leur chauffage, leurs spaghettis, leur carburant pour déplacements personnels (ou essais sur route), leurs outils, leurs loyers, enfin tout, pour eux comme pour les autres, s'envole doucement mais sûrement. Sans oublier les salaires de leurs employés, et même le leur, puisque tout travail mérite salaire.
-3- Pas n’importe quel modèle…! Très rare, très cher, très très ancien (oui, deux fois très) c’est sans doute passionnant. Mais il faut sur ce point rappeler la nuance entre des véhicules merveilleux, d’exception, que s’offrent des milliardaires dans des ventes aux enchères spectaculaires, et l’auto de collection pour tous, voire populaire. C’est dans cette seconde catégorie que se place la vision d’une automobile collectionnable devenant refuge pour quelques économies. Populaire, certes, mais surtout capable d’intéresser le plus grand nombre d’acheteurs potentiels, au cas où… Il est plus facile de vendre une Mini Cooper de 1990 qu'une Cadillac Fleetwood 1963. Il est moins onéreux d'entretenir une Aronde Plein Ciel qu'une Mercedes 600. Inutile de dresser une liste plus longue, qui ne serait d’ailleurs aussi interminable qu’incomplète.
-4- Une vraie restauration…? Oui, sans attendre, toujours une élémentaire question de… dépenses. Même sujet que l’entretien évoqué plus haut, mais avec des critères supplémentaires. Une restauration complète nécessite souvent la recherche de pièces de remplacement, parfois même d’autos entières capables de devenir banques d’organes, tant en mécanique qu’en carrosserie. Ou encore de reconstruction. Des quêtes que, justement, l’inflation peut rendre plus “opportuniste“. Des possesseurs d’anciennes en abandon ou de stocks de pièces peuvent saisir ce moment pour récupérer un peu de ressources quotidiennes et consentir plus facilement à les céder (mais ces possesseurs peuvent aussi tabler sur des effets valorisants et se faire plus exigeants ou attentistes). Il reste que maintenir dans un bon état, "dans son jus" et fonctionnelle, peut aussi intéresser des amateurs, parmi lesquels nombreux sont ceux qui se méfient des restaurations, parfois à juste titre.
- 5 - Expertisée, assurée : ultimes précautions de base, une supposée sécurisation ne doit pas être mise en balance dans un risque induit. La première d’un couple absolument indispensable est l’expertise avec valorisation. Sans cette précaution initiale, inutile de critiquer les banques qui limitent leurs garanties en cas de pépin. Cette expertise doit s’accompagner d’un contrat d’assurance avec la prise en compte de cette valorisation (incluant des éléments aussi élémentaires que le vol et l’incendie). Ce qui ne doit pas être un obstacle en termes de dépenses, des assureurs proposant des contrats très abordables (rien à voir avec les tarifs pour les autos ordinaires) incluant ce type de garanties. En outre, une ancienne est faite pour rouler, et même, doit rouler les plus régulièrement possible. Or, dans la moindre balade, un accrochage peut toujours arriver. Se prémunir contre le risque fait partie de toute gestion élémentaire. Voilà au moins quelques petites ficelles capables de rendre cette période tourmentée un peu moins éprouvante, sachant que pour le coût des carburants, nous n’avons aucune astuce du même esprit.
Il reste un point absolument essentiel à souligner, qui conditionne tous les autres. Collectionner doit impérativement répondre à une réelle envie de vivre l'ancienne, et non uniquement de servir à se passer des produits bancaires, voir spéculer. Non seulement des déceptions peuvent naître de ce genre d'attitude, mais aussi de mauvais arbitrages pour le ou les véhicules collectionnés. Lesquels, s'ils apportent du plaisir et émoussent les aléas monétaires, s'accompagnent quand même de quelques contraintes, que tout collectionneur vit comme un plaisir, mais le "profane" bien moins. Il ne faut jamais oublier que collectionner (des autos ou autre chose) est un loisir, et que les loisirs qui ne coûtent rien, ni en temps, ni en argent, restent à inventer.