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Deux histoires (au moins) sont étroitement imbriquées autour de la capitale allemande, celle d'une vaste période conflictuelle, et celle du développement de l'aéronautique. Rapide, la voie des airs n'en fut pas moins complexe et sous influences.

 

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- KELEREPUS -

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- KELEREPUS, 10 février 2025. Lorsque les armes se taisent le 11 novembre 1918, suite à la signature de l'Armistice à Rethondes dans une voiture -et non "wagon" soulignerait tout amateur  éclairé du rail-, le monde du chemin de fer ainsi en vedette historique avait-t-il perçu à ce moment qu'à travers les exploits des pilotes héroïques de la grande guerre, un nouveau monde avait irréversiblement pris son envol...? Les années 1920 frappent soudain à la porte du monde. Dès 1923, l'aéroport de Tempelhof (nom d'un quartier de Berlin) voit le jour. Doucement, il va accueillir une aviation naissante, avec des facettes autant politiques que commerciales. Qualifié ainsi de premier aéroport... commercial de la planète (mais ceux qui appuient cette version oublient-ils que Le Bourget- au Nord-Est de Paris- vit depuis 1919 en sa qualité "civile"...?), sa chronique se développe au rythme d'un virage politique qui impressionne et même inquiète. Les notables du Reich et leurs visiteurs se croisent près des carlingues des Junkers, sous le regard des caméras, délivrant en filigrane un message, les "grands" de ce monde se meuvent désormais de plus en plus en altitude. C'est cependant au sortir de la seconde guerre mondiale que Tempelhof entre plus que jamais dans cette double Histoire. Ce en accueillant le célèbre pont aérien mis en œuvre par les alliés pour approvisionner la population berlinoise en mille et un besoins, allant jusqu'aux tonnes de charbon (sachant que le climat de la capitale se décrit par ses habitants de cette manière : " Ici, l'année se divise en deux saisons, l'hiver et le 15 août"). Le blocus de Berlin montre au monde entier ce dont l'avion est capable, si besoin. 

Ainsi, DC3 puis DC4 et autres appareils, vont largement faire honneur à cette construction inattendue, où les voyageurs peuvent accéder et s'éloigner des aéronefs sous l'immense protection "en dur", semi-circulaire, qui abrite le tarmac. Aux yeux de tous, la métamorphose de l'avion s'affirme. Toutefois, Berlin vit, le trafic aérien se développe, les tailles des avions s'envolent. Arrive le jour où Tempelhof ne suffit plus et ne peut de surcroît accueillir des avions et bientôt des jets qui nécessitent des longueurs de pistes d'une taille nouvelle. Tegel, nouvelle plateforme, entre en service dès 1948-1949. Quand en 1962, le tristement connu "mur" est édifié, séparant l'est et l'ouest de la ville, Caravelle, Trident et Boeing et quelques autres ont largement commencé leur conquête du ciel. L'hélice se convertit au turbopropulseur, que le réacteur démode promptement. Les dirigeants soviétiques, qui ont décidé de vigoureusement cloisonner l'orient et l'occident de notre voisin, n'ont donné le droit du survol du territoire qu'ils cadenassent qu'au Royaume Uni, à la France et aux US. Et ceci en un couloir aérien établi entre 2500 et 10.000 pieds environ. Il faut donc approcher ou repartir par un couloir avec une altitude presque aussi basse que l'est la tolérance de l'URSS pour le reste du Monde. Une période au cours de laquelle Tegel, au nord-est de la ville, accepte le trafic dans des conditions conformes aux spécificités d'une aéronautique moderne. Ce qui n'entrave en rien les évolutions fulgurantes du transport aérien, si bien que lorsque le mur s'écroule et que le trafic s'amplifie, va venir un acteur inattendu, la génération des compagnies dites "low-cost". 

Changement de cap. Impossible de recevoir d'incessantes navettes à Tegel. Au sud-est, c'est le presque petit et bien secondaire aéroport de Schönefeld qui prend le relais. Nous arrivons presque dans "l'air" moderne. Tempelhof, qui a ses limites et se trouve dans un environnement très urbanisé, est fermé le 30 octobre 2008, au grand désespoir des amateurs (devrait-on dire "amoureux"...?) Finalement, ayant retrouvé son rôle de capitale, Berlin se doit aussi de disposer d'une base de taille internationale. Au prix de mille et une péripéties, mésaventures, délai interminable et quelques croustillants scandales, pratiquement sur le lieu ou vibrait Schönefeld, est construit l'aéroport Willy Brandt-Brandebourg qui poursuit cette longue et palpitante épopée...

 

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Tag(s) : #- C'est de l'Histoire..., #- Manches et palonniers, #- ACTUS
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