AUTO : pourquoi l'électrique risque fort d'éteindre l'essentiel des frissons et des passions...?

Entre l'automobile, conquête de l'homme pour ses déplacements, et l'auto propulsée par des chevaux "wattheures", il n'y a rien qu'une simple conversion, mais certains charmes sont définitivement rompus.

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- KELEREPUS -

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- KELEREPUS, 12 janvier 2024. La technique et les ressources énergétiques ne sont en elles-mêmes pour rien dans cette évolution probable. Et même, incontestablement, les performances des automobiles électriques ne déméritent pas. Elles sont même sur certains aspects franchement bluffantes, en particulier par le couple qui leur procure des démarrages fulgurants. Les adeptes du thermique et familiers d'un vocabulaire très "bitume" diraient à ce propos (pardon pour cette expression un peu technique) qu'une électrique.: "ça pousse au cul...!" Mais avec cette propulsion électrique, se profile aussi l'anéantissement de toute l'atmosphère d'une mécanique plus que séculaire, avec ses odeurs, ses vibrations, ses harmonies, sous la baguette magique de ses virtuoses, presque alchimistes, créateurs auxquels ce que l'on doit dépasse largement ce que les techniques avancées, de l'ordinateur au robot, ont apporté. L'auto d'hier qui est encore très largement celle d’aujourd’hui est l'aboutissement d'une immense épopée faite de conquêtes de la puissance, des rendements, de la vitesse, du confort, d'une bonne sécurité (même si elle reste perfectible), de la polyvalence et d'un certain charme... Car après tout, alors que l'individu aime les beaux vêtements, les belles chaussures, les beaux meubles, les belles cuisines, les belles salles de bains, au fil de modes qui plaisent et qui seront suivies par de nouvelles tendances (ainsi se forgent les souvenirs), pourquoi l'automobile devrait-elle être exclue de ces critères, ingrédients de quelques facettes des plaisirs de la vie...?

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Approche exagérée, sans doute celle d'un plus que passionné par "la bagnole", voire une peu "fada", estimeront certains. Non, c'est tout au contraire le constat d'une évolution partie de rien et qui a depuis ses origines été façonnée intégralement par la main, le savoir et l’inspiration de l'individu. Il y a de la nostalgie dans tout cela, pareille à celle ressentie au terme d'une belle et heureuse aventure accomplie. La plupart des mécaniques -ce qui ne se limite pas aux moteurs- les plus performantes et des lignes les plus élégantes sont nées ainsi, avant les moyens d'études et de conception les plus avancés. Il y a bien peu de chance de voir dans la génération électrique des indépendants, besogneux créateurs remplis de talent et d'inspiration, faire naître dans le fond d'ateliers presque modestes des engins de rêve. Passe encore pour la ligne, dominée par les "catégories" d'une industrie devenue planétaire, volumineuse, et condamnée à se ranger dans les "segments" qui font le marché (notion à ne surtout pas repousser, puisqu'elle conditionne la vie ou la mort des groupes industriels, et donc l'emploi -moyens de vivre- de ceux qui y travaillent). Mais on voit mal des développements des ensembles "batteries + électronique + moteurs" (et le reste) sortir de filières autres qu'ultra modernes, seulement accessibles aux entreprises puissantes, capables d'investir en spécialistes et matériels nécessaires. Pire, l'électrique va inévitablement se ranger dans des dominations comparables à ce que sont les systèmes opérationnels (les "OS") de l'informatique et du numérique. Être compatible ou ne pas être, redevances pour les détenteurs des brevets incluses. Le seul refuge de la création pourrait être cette esthétique, dont on oublie souvent qu'avant d'être réalisée avec de puissants outillages, elle résultait de galbes façonnés à la main et de peintures appliquées avec talent et savoir-faire. L'automobile n'est pas le seul domaine dans lequel l'homme a su pousser si loin les outils que ceux-ci lui deviennent presque étrangers.

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