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Alors que le disque analogique connaît le renouveau que l'on sait, la cassette reste davantage dans un obscur trépas très peu mérité. D'autant plus qu'elle a non seulement fait naître la compilation, mais aussi la musique mobile.

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- KELEREPUS -

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- KELEREPUS, 16 octobre 2023. Décrite dans certaines publicités croustillantes et chocolatées comme une antiquité à problèmes, cette ancienne "mémoire de masse" figurerait presque dans le dossier des disparitions inquiétantes. Voire, dans la liste des revenants dont il faudrait se méfier. Il y a le royaume des oubliés, nous serions plutôt dans la fosse commune des bannis. Doucement...! D'abord, cette cassette a moins disparu qu'on le croit. Créée il y a pile 60 ans par Philips (en 1963), qui l'a commercialisée en 1965, abandonnant tous droits côté brevets, car confrontée à une offre gratuite (
en royalties) par son concurrent allemand, la société du Dr Max Grundig, elle conserve ses adeptes. Ceux qui se sont offerts des enregistreurs lecteurs de salon de hautes performances, (Nakamichi, Revox, Alpine, Sony...) savent ou se souviennent qu'à l'heure où le CD prenait son envol, la cassette a réussi à atteindre des performances (dynamique, signal/bruit, bande passante...) au moins égales, voire nettement supérieures à celles du jeune disque numérique. Ensuite, et mieux, elle n'a pas les fragilités du disque, ne craignant ni les rayures, ni les voilages par stockage malencontreux. Enfin, et encore mieux, cette cassette ne perd pas, au fil des ans, la moindre des informations qui lui sont confiées.*  La mauvaise réputation de la cassette fut finalement surtout liée à sa fragilité en utilisation mobile. Pas tant dans des Walkman (les vrais, de Sony) et les mécaniques  nomades performantes, mais avec des baladeurs bon marché et surtout dans de nombreux autoradios, le défilement du petit ruban n'étant en rien compatible avec les vibrations, coup de chaud, poussières et secousses qu'une automobile ne peut éviter en roulant ou en stationnant. 

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Outre les performances de la cassette, dans ses meilleures constitutions (ruban, couche magnétique et particules sensibles, mécanique interne) et des équipements (magnétocassettes, lecteurs...), cette concurrente du microsillon détient de sérieux atouts pour une bonne conservation. Bien moins encombrante, elle est aussi un outil de sauvegarde personnalisée. Bien avant les "play-lists" de l'ère numérique, les "compilations (ou "compils") permettaient d'écouter ce que chacun voulait, à la différence notamment des 33 tours, avec un ou deux succès, et des choses parfois moins intéressantes, mais accumulées par les industriels du disque pour créer des albums. Magnétiquement, et après des enquêtes approfondies auprès des meilleurs laboratoires en la matière, force a été de constater que pratiquement rien ne se perd au fil du temps dans une couche magnétique qui a oublié ses défauts de jeunesse (la couche se décollant de son support, dans les exemplaires fabriqués dans les années 60). Outre le repiquage de morceaux venus de disques achetés (parfaitement légal, puisque ressortant de la copie privée), des documents ont aussi été enregistrés par des utilisateurs (concerts et autres contenus de mille et une autres natures) qu'ils peuvent retrouver comme à l'origine. Des cassettes rangées durant des décennies seulement à l'abri des trop gros écarts de température ou d'humidité n'ont rien à craindre de ce temps qui passe. Inexorablement.   

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Mais alors, ces défauts, qui, aux yeux de certains, font de la gentille cassette une usine à problèmes, ne sont-ils pas réels...? Si, ils existent, et dépendent à 100% d'utilisations sans précautions, ce que le matériel a malheureusement pu induire, à l'insu total du plein gré des utilisateurs. Tout s'enfonçant dans le tracas majeur dès que les conditions de défilement du ruban était perturbé. En voiture, en particulier, il y avait  bien sûr les trépidations, chocs et turbulences (et encore, il y avait peu de "ralentichieurs" sur les routes à l'époque "K7"). Mais s'invitaient aussi des dépôts sur les axes d'entraînement et galets presseurs en caoutchouc, qui pouvaient même provoquer des collages intempestifs. Et c'était alors la panique du ruban s'enroulant d'une manière anarchique (suivie de la folklorique manoeuvre de sauvetage désespéré à l'aide du stylo à bille). Deux sources pour ces dépôts, les courants d'air ventilés avec poussières et autres ingrédients et, très influente, la fumée de cigarettes. Mieux valait oublier d'en griller une (et encore plus des quantités), et d'ailleurs, fumer tue les cassettes, et ceux qui s'en servent, c'est écrit on ne sais plus où... Regarder la face interne d'un pare-brise après quelques jours de route suffit à mettre en évidence ce point essentiel. Il y avait cependant quelques gestes et précautions à prendre pour ne jamais être ennuyé, et en particulier pour éviter les soucis de blocage de défilement à l'origine des méli-mélos très mauvais pour les nerfs. D'abord, il était prudent de rembobiner dans les deux sens, de temps en temps, toute la bande pour la remettre au cas où bien dans son axe. Eviter d'utiliser des appareils différents était aussi une sage précaution, car d'une mécanique à l'autre, de très petites différences suffisent à désorganiser les bons enroulement et défilement de la bande. Parade toujours possible, une petite pression, légère, comme pour torde la cassette afin de lui imprimer une forme d'hélice, léger et délicat, le geste, permet aussi de remettre dans un axe plus correct ce ruban. Il y aurait beaucoup à raconter aussi à propos des types de cassettes, longueurs, technique (fer, chrome, métal...) de l'usage correct des réducteurs de bruits (Dolby et concurrents), des variantes entre magnétocassettes (2 têtes, 3 têtes). Voilà qui pourrait faire l'objet d'un dossier charpenté, non plus avec les attendus et arguments d'il y a 40 ou 50 ans, mais dans le contexte du présent, du numérique connecté, et de la dématérialisation générale. Et pourquoi pas, stocker de l'analogique issu de hi-res numérique. Si, si.. Mais jeter, les cassettes...? Surtout pas. Quel dommage. Quel gâchis...!

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On ne peut en effet, hélas, pas en dire autant du CD qui, avec des nano-bulles (inévitablement incluses dans sa matière plastique, le polycarbonate...) qui finissent par s'échapper microscopiquement, peut perdre des "bits", éléments d'information. Les correcteurs internes -dont le très fameux Salomon Code-, corrigent beaucoup de ces pertes, devenues "erreurs de lecture", sauf quand elles sont trop nombreuses et mal placées. D'ailleurs, alors que le CD était médiatiquement annoncé comme immortel, sa durée de vie était aussi discrètement qu'officiellement estimée à 10 ans seulement, ce qui fut confirmé très  publiquement dans une très large (et mémorable) conférence de presse à Paris, par des ingénieurs de la firme hollandaise eux-mêmes, s'exprimant un peu vite au goût des responsables de la communication maison. Parallèlement, pour des archivages à long terme (notariés, par exemple) un CD spécifique avec 110 ans de durée de vie garantie venait jusque, 24 heures plus tôt, d'être dévoilé par une (au moins) autre firme.

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Tag(s) : #- Son Hi-res, vidéo, #- (RE) Découverte, #- ACTUS
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