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"Pénuries"...? Facile, l'excuse...! Le réseau jouet a surtout succombé à la facilité en se laisser glisser dans une "mono dépendance" vis à vis du cheminement promo-tv-médias et diffusion de produits asiatiques pré-vendus.

- KELEREPUS, 12 septembre 2021. Dans le commerce visant le grand public, deux priorités dépassent toutes les autres : conquérir des clients, et les garder le plus longtemps possible. Pour le jouet, même si les parents achètent pour les enfants, ces derniers sont bel et bien les vrais clients. Le travail (et non un quelconque "défi", terme excessif pour ce qui n'est que l'accomplissement correct d'une activité professionnelle) consiste à les garder quand ils grandiront, et même, pour au moins une part, quand ils seront devenus adultes (d'autres utiliseront le verbe "fidéliser", et dans ce contexte, la "carte du magasin" n'est d'aucun secours). Pour l'heure, rares sont les foyers où les bambins, souvent collés devant le téléviseur et influencés par les conversations avec les camarades d'école, pèsent à un tel point sur les parents que ceux-ci leur offrent, à Noël ou pour d'autres circonstances, le produit vanté médiatiquement. Dans ce schéma, le rôle du point de vente ne se limite plus qu'à tenir disponibles les "références" que les clients vont demander, voire commander en cliquer - emporter. A quoi bon avoir de la surface, des linéaires éclairés et tenus impeccablement, etc.? Pépin : dès que les bambins se sentiront bien trop âgés pour fréquenter des rayons de jouets, ils s'évaporeront dans la nature. Clients conquis, mais clients partis...

Les difficultés des grandes enseignes du jouet qui avaient animé l'actualité (avant le Covid) avaient fait retentir le signal d'alarme. En France, mais aussi à l'international. Comme le rappelait un hebdo tout récemment, Toys'R'Us avait il y a quelques années entre 600 et 700 points de vente en Amérique du Nord, il ne lui en reste que 2. A l'aube de cette fin d'année 2021, surgissent soudain des nuages sombres à l'horizon. La pandémie a entraîné des ruptures de stocks dans les composants électroniques, la disponibilité raréfiée des conteneurs maritimes en a rendu exorbitante l'utilisation, dans par ailleurs un contexte d'explosion du coût des carburants, alourdissant celui du transport. Comme de coutume, des chroniqueurs adeptes de leurs propres facilités, prônent le recours au jouets en bois, et déplorent une autre facette de la désindustrialisation française. A ceci près que cette désindustrialisation n'a rien à voir avec le choix périlleux des enseignes, le même un peu partout dans Occident qui ne fabrique pas davantage.

Pour parvenir à cette continuité, le passage du jouet au modélisme et au jeu technique, voire scientifique, est une voie qui s'impose. ("une" voie, pas la seule, bien sûr). Avec en perspective des clientèles certes moins "volumes" que le jouet tel qu'évoqué plus haut, mais sans limite d'âge (les septuagénaires et octogénaires qui restent des pratiquants assidus sont légions), permettant l'effacement des saisonnalités, ou au moins un lissage significatif, des prix moyens et marges d'un autre calibre. Revers de la médaille -mais on n'a rien sans rien-, au moins deux nécessités sont impératives. La première consiste à faire vivre les deux volets de l'offre dans une bonne harmonie, l'une ne devant pas repousser l'autre. La seconde est de disposer d'une force d'accueil et de vente "au courant" du ou des sujets. Les équipes plus ou moins étudiantes se faisant un job d'appoint ne suffisent plus. La troisième de de ces deux nécessités est de faire vivre régulièrement cet espace de vente, ce qui est plus commode avec l'univers modélismes et loisirs techniques. Pour évacuer les formules commodes, s'il n'y a pas de "y'a qu'à", subsiste un solide "c'est possible". 


 

Tag(s) : #- ACTUS, #- DANS LE COMMERCE
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