RALENTISSEURS OU RALENTICHIEURS ? Les dos de dromadaires artificiels destinés à ralentir les véhicules se multiplient, souvent au mépris des normes et du bon sens. Autos et big bosses...!
- KELEREPUS, 16 septembre 2021. Trop de ralentisseurs finiront pas tuer les ralentisseurs. Du moins, espérons-le. Certes mis en place pour contrer des vitesses excessives pratiquées par des conducteurs qu'il est juste de qualifier de voyous, cette prolifération rend furieuse toute une population raisonnable, largement majoritaire*. D'autant plus que ces bosselages supposés réduire la cadence sont installés d'une manière souvent proche de l'anarchie. Hauteur, déclivités, largeur, longueur sont parfois interprétés très approximativement, et selon nos constatation, certains échappent même à l'éclairage nocturne pourtant obligatoire. Reconnaissons-le, il n'est pas si facile de trouver des textes précis et réellement d'actualité pour guider les municipalités qui cherchent à réduire les risques d'accidents, ou pour les citoyens qui cherchent à savoir ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. Qui plus est, ces créations s'inscrivent aussi dans une tendance autophobique montante, parfois hargneuse, une sorte d'agacement éprouvé de-ci de-là par des citoyens à l'égard de tout ce qui circule devant chez eux, oubliant quand même que les réseaux de routes et rues appartiennent à tous, et sont notamment faits pour que l'on puisse y circuler. (Le très stupide 30Km/h qui tend à se voir imposé dans certaines villes en est un délicieuse confirmation). La teneur est donnée : soutenons l'industrie automobile, mais tuons l'auto.
Pots, bas de caisses et amortisseurs en danger...! Faute de pouvoir tuer cette auto d'un coup, la méthode retenue est peut-être de la désintégrer pièce par pièce. C'est en particulier dans le monde de la collection que la révolte gronde, mais pas seulement. Les anciennes ne sont pas les seules à avoir des organes placés assez près du sol, ce qui ne les empêche pas d'être dument homologués. Est-il si compliqué d'harmoniser la chaussée (incluant bordures de trottoirs, caniveaux et autres infrastructures omniprésentes**). Il a déjà été envisagé de créer des cartes interactives des villes et bourgades à éviter à 100% lorsque des ralentisseurs un peu trop agressifs y sont implantés, une initiative à suivre et à encourager. Comme toutes les exaspérations, celle-ci monte doucement, et en arrive à remonter jusqu'aux médias les plus en vue, comme le montre cette double page du quotidien Le Parisien parue il y a quelques jours (photo). Un sujet traité par sa rédaction en soulignant l'approximation fréquente dans les configurations adoptées, par rapport aux textes de référence.
* Notons que c'est bien à une minorité de conducteurs excités qui considèrent toute vitesse maximale autorisée comme une base en permanence franchissable de 5 à 10%, voire plus, que l'on doit ralentisseurs, radars et autres contraintes du genre chicanes ou "écluses". Si la comparaison est souvent faite avec la circulation allemande, plus dense, avec vitesse libre sur au moins 50% du réseau autoroutier, avec des taux d'accidents et de victimes inférieurs aux nôtres, observons que c'est à un respect très rigoureux des règles que la population routière d'outre-Rhin doit un maillage routes et villes presque sans aucun ralentisseur.
** Qui n'a pas déjà détérioré un bas de caisse avant, trop bas (?) par rapport à une bordure de trottoir trop haute ?