AERIEN : fin d'une longue aventure pour un géant cinquantenaire qui allait tout dévorer.

Plus personne n'ignore et depuis longtemps ce qu'est un "gros porteur". Le concept par lui-même ayant aujourd'hui le train (d'atterrissage) entre deux pistes... d'avenir.

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- KELEREPUS. 11 décembre 2022. Attention : la fin d'aventure ne concerne que la production. Le jour n'est pas arrivé où plus aucun 747 ne sillonnera le ciel. D'ailleurs, le dernier, comprenez ultime, qui vient juste d'être livré, tout neuf, en est l'assurance. Les aéronefs ayant au moins 30 à 40 ans d'espérance d'exploitation, voilà un joli coucou qui ne sera plus loin d'un flirt avec le siècle bouclé lorsque pour lui sonnera l'heure de la retraite. Petit retour sur histoire.

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- Juin 1969. Un tout jeune journaliste (qui écrit ces présentes lignes) arrive au niveau de ce que les gens de cette banlieue à l'Est de Paris connaissent sous le résumé des "Tulipes de France". D'immenses champs de cette jolie fleur qui ne vient pas toujours de l'autre pays du fromage constituent l'un des spectacles au croisement de la Nationale 2 (Paris-Lille) et de la RN-370. De l'autre côté, le seuil de la piste 07-25 de l'aéroport du Bourget (Roissy n'est encore qu'un projet à court terme). Le regard de ce pro de la presse est cependant mobilisé par autre chose que de quoi faire un joli bouquet. Venant d'atterrir, la silhouette d'une énorme machine apparaît en vrai plus fluette -adjectif osé, en la circonstance- qu'imaginé. Ce premier 747 sur le sol d'Ile-de-France a traversé l'Atlantique pour le Salon de Aéronautique et de l'Espace qui se tient en ce mois de juin.

Séoul, (Corée du Sud),un "400", sans doute la version la plus aboutie, avec pont supérieur allongé, et avionique permettant le pilotage à deux (le "300", avec un pont identique, reste avec un équipement plus traditionnel). - Photo : © YD - DVSM -

L'ère des très grands avions vient de commencer. D'autres constructeurs vont y consacrer de l'énergie. Comme Douglas (pas encore McDonnell) avec son DC10, DC pour Douglas Commercial, -évoluant en MD-11-, MD pour Mcdonnell Douglas, Lokeed et ses Tristar, Airbus attaquant le créneau dès l'A-300, au cours des mêmes années 1960, initialement moyen courrier, et défendu seulement du bout des doigts en hauts lieux (où l'on se tirlipote davantage les égos en enfouissant des milliards dans un supersonique qui ne sert à rien). Bien plus tard, trop tard même, le même constructeur européen transformera l'ex-projet "XXX" en A380. Lequel n'aura atteint que des volumes de consolation, grâce aux exploitants du Proche Orient. Parce qu'en se développant et se banalisant, le transport aérien a généré des attentes nouvelles, ouvrant la voie à des appareils un peu moins vastes, à très longue autonomie, et autorisant des dessertes tenant compte des attentes des voyageurs. En région parisienne, même pour un très long trajet, certains usagers préfèrent partir d'Orly, d'autres de Roissy, simplement en raison du temps nécessaire pour rejoindre l'aéroport. Il n'en reste pas moins que le 747 a été durant un demi-siècle le maillon fort du voyage à longue distance. Il n'y a pas que les cathédrales qui ont droit au titre de monuments. 

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