DIESEL, toute l'aventure du "dieselgate" ne repose que sur deux axes, pas un de plus.

Expertise et délation. D'une part, des services de contrôle aux moyens limités, et d'autre part, des agacements concurrentiels qui entraînent des petites initiatives aux conséquences incommensurables.

- KELEREPUS, 9 juin 2021. Boom, boom et re-boom...! On ne compte plus les ondes de choc subies dans l'industrie automobile depuis le déclenchement de ce que l'on désigne par "diesel gate". Qu'on se rappelle des débuts de "l'affaire". Alors que le succès de VAG sur le sol américain en agace plus d'un, un expert dénonce l'existence d'un logiciel caché qui trompe les mesures de pollution lors des contrôles techniques. Une simple réflexion de Carlos Ghosn, alors patron de Renault-Nissan, reprise par de nombreux médias, est à garder en mémoire. Alors qu'on l'interroge sur les difficultés de l'industrie automobile française à répliquer à celle d'outre-Rhin, il souligne en substance que "ce sont tous les constructeurs mondiaux qui cherchent à rivaliser avec les concurrents allemands, pas seulement les français". De fait, les groupe de la patrie d'Angela se sont taillé la part du lion dès qu'il s'agit de haut de gamme, le créneau le plus rentable de cette industrie. De Tokyo à Miami, de Londres à Cannes, les Porsche, BMW, Mercedes, Audi, dans les beaux quartiers, ils dominent. Une réussite qui énerve. Et quand les ambitions de Volkswagen s'aventurent sur le registre très peu utilisé aux USA des véhicules à moteur diesel, c'en est trop. Il est alors probable que, comme disent les bambins dans la cour de récréation, quelqu'un a cafté...!

Fondamentalement, les meilleurs ingénieurs de la planète, dans les secteur de la motorisation automobile et de son pilotage électronique, sont dans l'industrie. Ils travaillent dans des groupes de tailles considérables, et aux moyens techniques et financiers très largement supérieurs à ceux des organismes, qu'ils soient privés ou générés par les états. Le déroulé le plus probable de tout ce remue-ménage pourrait en effet avoir été celui-ci. Quand furent édictées des normes anti-pollution très difficiles à atteindre*, c'est une sorte de "même pas mal" qui a parcouru les bureaux d'études. Dans des services de très haute compétence, créer le système qui permettra un passage ni vu ni connu sur les bancs de mesures est un travail réalisable. "On va leur en faire, des moteurs qui répondront aux normes...!", se sont probablement dit ces experts, chez Volkswagen. Et bien d'autres, le nombre de groupes "démasqués" depuis le démontre. La bonne vieille formule qui dit que "tout le monde savait" est sans doute la bonne. Omerta...!

Jusqu'à ce qu'un "scrogneugneux" de compétence dans le contrôle local crache le morceau...? Peut-être bien, et dès lors, la question se pose : "qui...?" A-t-il eu une info, directe, par "oui-dire", d'une source sûre, archi-sûre...? Un jour peut-être, tout le monde... saura. Pour l'heure, il faut se limiter à tenter de comprendre à qui profite non pas le crime, mais sa dénonciation. Compliqué. On serait tenté d'éliminer la piste européenne, car le diesel y occupe une telle part de marché que tout le monde serait éclaboussé, y compris l'éclabousseur. Outre-Atlantique, où l'irruption d'une offre diesel un peu trop aguicheuse et conquérante pouvait faire vaciller quelques machines bien huilées, les soupçons peuvent être davantage envisagés. Firmes américaines, japonaises, asiatiques... Allez savoir... D'autant qu'il ne faut jamais éliminer la piste du cadre ou du technicien, grincheux revanchard isolé ayant mal vécu son licenciement et bien décidé à faire payer le prix fort à ceux qui n'ont plus voulu de lui. Ou encore, le responsable dépressif qui vient de découvrir qu'un supérieur hiérarchique a une liaison amoureuse avec son épouse. Froide vengeance...! Une exploration des causes possibles qui nous ramène alors vers l'Europe, et même vers notre voisin teuton. N'y-a-t-il pas eu des déchirements pour la domination au sein même de la "famille" Porsche + VAG...? Peut-on éliminer totalement le scénario d'un acte punitif...? A l'heure présente, les mises en examen concernent un large panel de marques, avec des remboursements de préjudices aux limites proches de l'infini. Et sans cette affaire, l'avenir de l'automobile électrique aurait-il été aussi potentiellement radieux...? Au fait, il reste encore une hypothèse. C'est bête, elle allait échapper à cette évocation que l'actualité suggère. Toutes ces visions seraient sans objet si, ce qui reste quand même possible, celui que nous qualifions très irrespectueusement de "scrogneugneux", plus compétent qu'on le croit, et inspiré, avait tout simplement senti l'odeur de l'entourloupette...

* Imaginées par des politiques aux prises avec des concurrents écologistes certes minoritaires, mais aptes à faire basculer les équilibres.