Bonne nouvelle pour les modélistes, on va changer le décor. Pinceaux, peintures, diluants, il faut mettre de l'ordre dans tout ça, les nouveaux "costumes" du matériel roulant devraient bientôt apparaître.
- KELEREPUS, 12 juin 2021. Objectivement, la libéralisation des chemins de fer, annoncée à grands renforts médiatiques, n'a pas engendré de véritable onde de choc visuelle. Et pour cause, cette transition n'était jusqu'alors concentrée que sur les marchandises (en langage correct d’aujourd’hui, on parle de "fret", mais c'est la même chose, en plus dégourdi). Et comme en France, ainsi qu'en Europe, ce fret reste à un stade lilliputien*, cette onde ne s'est propagée qu'à l'équivalence d'un léger clapotis dans la marre aux canards. Mais l'heure des voyageurs arrive, et avec elle, du nouveau. Le grand quotidien Ouest-France vient de porter son attention sur une initiative qui semble déjà lancée. Elle concerne un acteur indépendant qui a, sous l'effet d'une puissante inspiration, choisi la marque commerciale "Le train" (il fallait y penser...!). A côté de ce détail, vu ici sous un aspect un peu trop moqueur (mais pas méchant), le but de cette jeune-pousse du rail consiste à créer des relations rapides entre des villes de la façade Atlantique de notre territoire, en gros de la Bretagne au Pays Basque, Rennes, la Vendée, les Charentes, Bordeaux, etc. Ce à l'aide de rames TGV acquises d'occasion à la SNCF (10 seraient déjà achetées), et avec un principe de régularité des tarifs (par opposition à la "Ryanairisation" des barèmes de la société nationale**). Une belle initiative, dont le quotidien breton espère qu'elle ira jusqu'à sa concrétisation, mais qui ne sera pas la seule. Sans doute, comme pour les premiers "cars Macron", verra-t-on un certain nombre de nouveaux venus se projeter sur les rails d'une activité qui demande une grande virtuosité de gestion pour ne pas passer au rouge, très mal vu sur les voies ferrées. Certains réussiront, d'autres auront une existence éphémère, un schéma classique.
Revenons à nos réseaux et aux conséquences, que connaissent déjà un peu les modélistes de relativement longue expérience. A l'heure des réseaux privés (avant la création de la SNCF), chacun avait sa "propre" déco (même si les amateurs adorent salir voitures, wagons et locomotives, afin de représenter au mieux la réalité). Un retour à cette variété des décors et des "livrées" est déjà inscrit dans un futur proche. (Kelerepus n'aime pas ce terme, dérivé des costumes usuellement portés par les valets de chambres et autres domestiques d'une époque révolue). Ce qui ne sera de surcroît pas une transition totale au regard de la réalité actuelle, où les rames à grande vitesse ont déjà des allures différentes (générations, exploitations spécifiques, comme Tallys, Eurostar...). Dans les gares, il sera réaliste de mélanger des décorations différentes. Ce qui en revanche pourrait constituer un handicap de cohérence visuelle dans les réseaux en modules, car il est acquis que certains matériels ne seront visibles que dans leurs régions d'exploitation. Une rame TGV "Le Train", typique des territoires proches de l'Atlantique, serait ainsi bien insolite sur la corniche de l'Estérel, autant qu'un gobelet McDo sur une table de la Tour d'Argent.
* Faute de structures européennes totalement unifiées, en sens de circulation, signalisation, mode d'alimentation, compétence des équipes, etc... Sur ce plan, bravo l'UE...!
** Politique tarifaire qui permet de payer très peu cher pour une petit tour tourisme vacances préparé de longue date, mais impose le coût le plus élevé pour celui qui doit se rendre immédiatement aux obsèques d'un parent proche décédé subitement. On a les effets charitables qu'on peut...