LOISIRS : simplicité et accessibilité pour attirer des clients nouveaux adeptes.

Voitures anciennes, musique, photo, modélisme ferroviaire… On ne compte plus les segments dans lesquels les années qui défilent éclaircissent les rangs des amateurs, et donc des clients. Alors...?

- KELEREPUS, 30 mars 2021. - Côté PROS - "Nouveaux adeptes" revient en effet à évoquer de nouvelles clientèles. Pour de nombreux pros, l'alternative se résume : les capter ou périr. Les temps ont changé. Cela se mesure par les équilibres entre classes d'âges. La puissante vague du baby-boom est devenue celle du papy-boom. L'âge, l'arthrose, la vue qui baisse, (et parfois le montant de la retraite, moins généreuse qu'espéré) : les raisons de voir les cohortes de passionnés devenir moins nombreuses et un peu moins motivées ne manquent pas. Un malheur n'arrivant jamais seul, ces générations nées "hier" furent baignées dans des années très intenses pour l'avènement de nombreuses réalités (automobile, chemin de fer, photo, aérien…) facilitant souvent le passage du jouet à l'activité d'amateur, pas seulement dans le modélisme. La banalisation de ces éléments de la vie grandeur nature n'arrange rien. Le rêve est moins intense qu'avant face à une puissante locomotive (vapeur ou électrique), un jet qui décolle n'étonne plus personne, un reflex autant objet qu'outil pour clicher sombre face à la commodité communicante des smartphones.

La conséquence de la réalité socio-économique et de l'effervescence technique des 30 glorieuses fut l'arrivée d'une clientèle "toute chaude" venant alimenter sans trop avoir à la solliciter des filières de commerce et de service d'une activité quasi spontanée. Nous n'en sommes plus là. Il faut désormais non seulement faire venir les clients, mais au préalable, les "créer". En langage plus direct encore, il faut savoir faire naître des pôles d'intérêt dans une population plus jeune, ce qui, dans un vocabulaire de professionnel, se dirait "pratiquer le marketing de l'offre". Ces pages n'ont pas pour vocation de se substituer à une formation dans ce domaine. Il reste que créer (ou faire émerger) des clientèles, les faire venir dans les points de vente, leur donner envie de revenir, sont au nombre des bases de tout commerce, un peu un indispensable solfège permettant de multiplier les chances de succès. L'improvisation n'a pas sa place, pas plus chez cette catégorie de commerce que chez le cuisinier, le plombier, le menuisier… Sur le terrain, des points de vente tentent néanmoins de perpétuer les bonnes années. Mais face aux clients éventuels, futurs adeptes potentiels, ces chalands qui sont entrés pour voir, se faire une idée, (et certainement pas par hasard), il est indispensable de faciliter la naissance de motivations.

Or, ce clavier de synthétiseur manipulé un peu trop vite, et les quelques évolutions manuelles expertes d'un vendeur musicien peuvent davantage effrayer que charmer ces individus qui, sans aucune connaissance, iraient bien jusqu'à oser un premier achat pour "tenter le coup", en s'amusant. Des réseaux de train miniature vastes, avec une installation technique qui, pour un profane débutant, paraît fort compliquée le tout dans des dimensions gigantesque par rapport à la place disponible dans un logement ordinaire sont à même de détourner pour toujours des modélistes en puissance qui, lorsqu'on les interroge, répondent "trop grand, trop cher, et je n'y connais rien". Et ces sublimes automobiles anciennes, puissamment motorisées, dont la côte n'a d'égale que l'encombrement et le luxe d'une carrosserie "haute couture", qui peut croire qu'elles vont révéler que des belles autos pas si chères, qui perdent moins de valeur que des sommes abandonnées sur un compte épargne, avec lesquelles il est si plaisant d'aller en promenade le week-end ou même en vacances, n'attendent que des amateurs aux moyens de Monsieur Tout le Monde pour créer de vrais moments de plaisir…? Voilà des impératifs qui doivent accompagner ce que sait faire tout exploitant du domaine du commerce et des services, créer des trafics, animer, fidéliser… Un loisir doit séduire, mais pas faire fuir...