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C'est bel et bien l'auto par elle-même qui est à l'origine d'une spectaculaire réduction de la facette la plus noire de la route.

- KELEREPUS, 29 novembre 2020. Entre 2008 et 2018, le nombre des décès dans des accidents de la route dans l'Union européenne a été réduit de 90%. Ce repère, que soulignait récemment l'hebdomadaire Challenges, est un indicateur que seuls quelques utopiques se seraient crus autorisés à le pronostiquer jadis. Et pourtant…! Les chiffres sont bien là. Comme ils concernent un ensemble de 26 pays, les attribuer à une réglementation locale et à des mesures répressives ne peut être qu'une erreur technique. Cette réglementation serait-elle assortie de panoplies de radars et de sanctions en points et amendes. Le duo radar-amende complété par des points perdus a démontré ses limites, ne réduisant pas les risques liés à la somnolence, aux effets de l'alcool et de stupéfiants. Ce bilan rappelle, s'il faut encore insister, que l'on ne fait pas de la sécurité à coup de punitions. Pour mieux comprendre les causes de ce constat sans appel, il convient en revanche de rechercher le ou les points communs à tous les territoires concernés. Ce dénominateur commun est facile à trouver, et n'est autre que l'automobile elle-même.

Si l'on se réfère aux parcs et aux dates de l'amélioration, on s'aperçoit que ces 10 années sont celles au cours desquelles de nombreux éléments de sécurité ont été apportés aux véhicules, et à leur propagation dans la masse des autos réellement utilisées, qu'elles soient acquises neuves ou en occasion. Coussins gonflables de sécurité (pour ne pas dire "Airbags", marque commerciale), systèmes de freinage antiblocages de roues, correcteurs de trajectoires, sont de ces apports à la sécurité des occupants, auxquels d'autres, moins visibles, ajoutent leur pesant de protection. Les habitacles indéformables, l'application de multiples détails qui ont été élaborés par de nombreux laboratoires d'accidentologie ont aussi contribué au résultat, qui n'est pas celui obtenu lorsque progressivement, le port des ceintures de sécurité s'était généralisé.

Il ne faut pas davantage oublier des éléments encore plus subtils. La multiplication des systèmes GPS, qui évitent les hésitations de trajectoires, auront évité bien des écarts périlleux. Les dispositifs d'aide, à une époque critiqués parce qu'ils permettent de savoir où sont les contrôles par radars fixes et mobiles* ont joué un rôle positif. La climatisation, qui permet une conduite au calme, fenêtres fermées et vacarme de souffles turbulents éliminés, est un autre facteur de diminution d'une fatigue très accidentogène. Notons que l'ensemble des éléments de sécurité, notamment la sécurité passive, ont alourdi les véhicules. D'où le caractère regrettable de la taxation au poids revenant à taxer la sécurité. Notons en revanche que les tendances poussant de nombreuses personnes à utiliser des 2 roues, des trottinettes, des bicyclettes ont pour effet d'amplifier le nombre d'accidents en zones urbaines. Quant l'écrans tactile, le joujou du tableau de bord et dada des constructeurs, ils constituent probablement un redoutable élément de déconcentration, fondamentalement dangereux, mais qui, pour le moment poursuit son implantation sans émouvoir personne.

* Instruments de bord qui en revanche, préviennent l'approche d'événements tels qu'embouteillages, accidents, obstacles, virages dangereux... Contrairement à cette volonté toujours virevoltante de les interdire, pourraient être adroitement exploités avec l'implantation systématique de radars dans des zones accidentogènes. Mais veut-on, en France, réduire le nombre de victimes, ou nourrir les recettes...?

 

Tag(s) : #- ACTUS, #- AUTO de MAINTENANT
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