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Bouleversement dans ciel de l'aéronautique au premier changement de décennie de l'après-guerre : les aéronefs ne se contentent plus du Grand Palais pour se montrer...
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- KELEREPUS -
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- KELEREPUS, 12 mai 2025. Nous ne sommes plus à l'heure de "l'aviation". Ni même de "l'Aéronautique et de l'Espace", expression qui fut longtemps le titre d'un des plus grands salons du monde consacré à tout ce qui vole. Pour obéir aux principes de l'identification sans frontière, se tiendra prochainement au Bourget, près de Paris, le "Paris.Air.Show"*, qui s'était populairement désigné par les résidents autour de la capitale par "Fête de l'Aviation". Jolie promenade avec un époustouflant programme de démonstrations, une manière pas comme les autres de passer un dimanche dans l'herbe, inondé -en principe- d'un soleil radieux. Organisé tous les deux ans, ce grand événement ne fêtera pourtant jamais "pile" les 75 ans de son arrivée sur le sol de l'aéroport (celui où avait atterri Charles Lindberg au terme de son vol transatlantique historique). C'est en 1951 qu'une véritable révolution dans l'art de promouvoir les aéronefs s'est imposée. En complément de l'exposition dans le Grand Palais, édifice monumental de 77.000 mètres carrés, hérité de l'Exposition Universelle de Paris en 1900, l'organisateur se décide, enfin, pourrait-on dire, à placer aussi les avions sur un terrain à ciel ouvert, dans une configuration provisoirement statique. Entre les 74 ans (presque 3/4 de siècle) écoulés depuis cette époque, et les 76 ans, arrivant donc après l'heure, un peu comme un anniversaire qui serait souhaité le lendemain du bon jour, optons pour une minuscule anticipation. Avec un regard appuyé sur une période où l'aérien vivait à l'heure d'une intense transformation. La guerre encore récente avait littéralement dopé le concept même de l'aviation, les progrès accomplis au service des transports de troupes, des missions de reconnaissance et de "l'art" de bombarder ont métamorphosé le vol. Et justement, ce salon 1951 constituait un panorama chamarré de cette époque, qui n'est déjà autre que celle des débuts du transport aérien pour, progressivement, tous, voyageurs, touristes ou professionnels.
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Il suffit de se reporter aux énumérations que de nombreux journaux ont publiées pour, à la découverte des avions exposés, mesurer l'ampleur de cette révolution aérienne. Notamment dans les modes de propulsion, les capacités d'accueil et les vitesses de croisière, critères dans lesquels se dessinent les grandes lignes d'une future aéronautique moderne. Ainsi, l'un des clous de ce moment est britannique. Baptisé Brabazon (photo -Teletype-), c'est un prototype et projet qui, sera finalement abandonné. Les commentateurs ne sont pas loin de le qualifier de géant, puisqu'à une vitesse (sol) de l'ordre de 380.km/h, il devrait transporter une centaine de passagers. Sous les couleurs bleu-blanc-rouge, l'Armagnac SE-2010, qui sera bel et bien un appareil apprécié sur les lignes d'Air France, développe pour sa par quelques 14.000 CV**. Ce quadrimoteur est équipé pour transporter 80 passagers, ou 180... soldats (anticipation du duo Business-Class ou Eco...?) Ceci à belle allure, un "jusqu'à" 480.km/h étant annoncé. S'il est difficile de trouver des allusions aux prochains turbo-propulseurs ("turbo-props" en langage de tarmac) qui vont pourtant régner au cours des prochaines années, c'est quand même le changement de propulsion qui frappe aux portes. Voici en effet venir le pionnier des "jets", le Comet de Havilland, britannique, premier de tous les temps à entrer dans la production en série. Avec seulement 45 sièges, il est annoncé pour un époustouflant 760.km/h. La destinée de ce précurseur sera assombrie par une série d'accidents tragiques. Mauvais présage, un équipage au décollage à Rome a conduit à la perte de l'appareil qu'il pilotait en allant jusqu'à en faire frotter la queue sur la piste suite à un cabrage excessif (une fausse manœuvre devenue depuis obligatoirement sans conséquence pour toute certification). Relégué suite à sa faute sur des appareils plus conventionnels, l'équipage sauvera ainsi sa vie. Car ensuite, c'est une série de catastrophes, sans aucun survivant, qui conduira l'avion à être cloué au sol, ses structures mécaniques de fuselage ne supportant pas les cycles que compressions et décompressions rapides et rapprochés qu'entraîne la pressurisation. Cruelle mais sans doute inévitable sanction d'un manque d'expérience sur le sujet. En se remémorant ceci, impossible de ne pas songer à la Caravelle, qui suivra, et "profitera" des malheurs identifiés du Comet, mais ce bel oiseau français a pourtant eu au moins un ancêtre dans la famille des jets, avec le peu connu SO.80, qui n'est qu'un prototype, donc expérimental, fruit de l'historique entente cordiale. Ses réacteurs Rolls-Royce Nene, nés Hispano Suiza, -déjà l'Europe- donc britannique, le propulsent à 750.km/h. Sur l'aéroport du Bourget, pas encore fortement concurrencé par celui d'Orly, le public commencera à se forger une certitude, voyager vite et loin, c'est déjà dans l'air...!
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* Du 16 au 22 juin 2025.
** Recommandé : évitez, pour ne pas sombrer dans une émotion inutile, la comparaison avec les 9 CV DIN produits par le 375 cm3 de la 2 CV Citroën de la même époque...
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