ANCIENNES : entre la cote, le "vrai prix" et la réalité, rester lucide face au concret et au rêve...

18 Mai 2025

Elle vaut "tant"...! Certes, c'est du sûr, de l'incontournable. Toutefois, cette idée forte peut se retrouver bien vite fragilisée quand une revente est souhaitée, ou même devient impérative.

- KELEREPUS -

- KELEREPUS, 18 mai 2025. Les faux espoirs sont les plus impitoyables pourvoyeurs de grandes désillusions. Une ou plusieurs automobiles classées dans la catégorie "collection", outre l'infinie palette d'éléments capables de justifier leur précieuse, voire amoureuse mise en conservation, peuvent pourtant devenir soudain ou presque des biens dont leur propriétaire souhaite se séparer. Envie d'une autre belle ancienne, déménagement accompagné de manque de place, ou plus simplement un besoin de quelque argent, ces situations on ne peut plus fréquentes placent parfois le collectionneur dans une inconfortable perplexité. Certes, son ou ses véhicules sont régulièrement fort bien évalués, dans des cotes qui n'ont d'officiel que l'adjectif qui leur est gracieusement accordé. Déjà, peuvent sournoisement s'inviter quelques grains de sable issus des expressions allant de "l'Etat concours" à "dans son jus", avec des nuances venues agrémenter ces visions au jugé, sur l'étendue des restaurations, les moteurs dits "refaits", les "sorties de grange ou de garage", tant de ces résumés ne faisant qu'épaissir un possible brouillard. Même une expertise (qui donne une bonne information, bien que plutôt destinée à un contrant d'assurance pour le "cas où") n'est pas à placer au-delà d'un argument parmi d'autres. À ces notions élémentaires, en floraison luxuriante dans toutes les publications de petites annonces, s'ajoutent les impondérables circonstanciels, autrement dit tout le reste des bonnes ou moins bonnes spécificités capables de rendre de difficile à impossible une revente souhaitée dans un délai court ou raisonnable.

Dans ce sens, les résultats des ventes aux enchères mettent en lumière bon nombre de ces paramètres. Largement publiés dans la presse spécialisée, ils révèlent des surprises tant dans le positif que dans le décevant. Ce qui facilite ou complique une cession se confond avec l'infini. La distance, très simplement en nombre de kilomètres, peut constituer un premier obstacle. Une offre de proximité est plus commode à satisfaire qu'une proposition, par annonce comme dans l'attente d'un coup de maillet de commissaire-priseur, qu'une totalement identique mais à 6 ou 800 km d'un éventuel acheteur. Encore plus banal, et s'appliquant même aux modèles recherchés et reconnus comme se vendant bien, il faut qu'un acquéreur intéressé le soit au bon moment. Sans cette condition impérative, un véhicule pimpant sur tous les critères dégringole à la valeur "zéro". Comme tout ce qui est proposé à la vente dans ce bas monde, notamment dans le commerce et autres diffusions (ce n'est pas par hasard que les reprises des invendus ont accompagné des secteurs d'activité bien connus, comme la presse écrite ou à une lointaine époque, l'édition phonographique*). D'où, pour les anciennes, des précautions élémentaires à ne jamais négliger. La première est d'éviter, sans en avoir conscience, de collectionner des véhicules répondant à tous les critères vertueux du sujet, mais peu répandus, d'une certaine rareté. La facette "épargne" incontestable de l'auto ancienne, comme d'autres objets de collection, préserve mieux qu'un placement bancaire classique, mais en revanche, n'a pas cette capacité à pouvoir recouvrer son montant immédiatement. Et si l'urgence s'est invitée, comme avec certains placement, abandonner un peu des intérêts, ce qui revient à faire un sacrifice sur le prix, est une stratégie

* Attention, les reprises d'invendus sont la garantie de mises en place suffisantes sur les lieux de vente, mais elles s'accompagnent de "soustractions" sur les avances sur recettes consenties aux éditeurs. Lesquels ne disposent pas pour autant d'autres possibilités pour vendre ce qui n'a pas été vendu, sauf dans des circuits de soldeurs. L'invendu, pour la presse écrite, a malheureusement pour principale trajectoire, le pilon ou, selon un vocabulaire plus croustillant, le "bouillon"...