/image%2F1501281%2F20250130%2Fob_ea4859_aaf-auto-2023-trav-nantes-ds.jpg)
Cette automobile pas comme les autres a ses admirateurs inconditionnels et quelques détracteurs. Mais personne ne remet en cause son inventivité technique, hélas, sans les grands lendemains qui auraient pu lui tendre les bras.
-
- KELEREPUS -
-
- KELEREPUS, 30 janvier 2025. Symbole choisi pour le salon Rétromobile 2025* qui ouvre ses portes dans quelques jours, la DS de Citroën fut lors de son lancement une sorte de bouquet d'innovations. L'essentiel "retenu" se situait dans l'adoption d'un ensemble hydraulique gérant de nombreuses fonctions, dont les surpensions et le freinage. Cette technique n'était pas totalement nouvelle, puisqu'elle avait déjà été adoptée, chez Citroën et un peu en guise de "rodage", sur la Traction-15 au suffixe "Oléo", une puissante six cylindres dont le train arrière était suspendu grâce à cet audacieux système. Détail dans cette nouveauté du Salon de l'Auto 1955, le volant à une seule branche était plus du domaine du clin d’œil "marketing", et retenait largement les attentions. Inutile de s'attarder davantage sur le statut reconnu du véhicule en tant que réalisation novatrice, comme l'avait été en son temps la "Traction", gloire de l'entreprise dans les années 1930. Et pourtant, comment ne pas constater un volet décevant dans cette automobile, puisqu'elle reste presque sans suite. Bien sûr, elle a été perfectionnée au fil des années, et ses spécificités, dont la facette hydraulique, se sont prolongées sur la CX, puis certaines C5 et C6, et spectaculairement magnifiées sur la SM, malheureusement mal affirmée en style, ne répondant pas à des cibles de clientèles réellement bien cernées (on ne courre pas deux lièvres à la fois), et en outre handicapée par une motorisation Maserati à problèmes. Quelques brevets ont aussi, très épisodiquement, été acquis à un échelon infinitésimal par d'autres constructeurs. Et c'est tout. Là se situe ce motif de déception, car la panoplie novatrice de cette automobile aurait pu, avec un travail nourri et pertinent, conquérir des pans importants de l'industrie mondiale. (Et de ce fait, alimenter la trésorerie de la firme d'une recettes en propriété industrielle qui lui aurait sans le moindre doute rendu ses fins de mois plus sereines.) Certains, à sa décharge, évoqueront la puissance des concurrents, notamment outre Atlantique... Mauvaise excuse...! Comment ne pas avoir réussi à propager ce véhicule et ses recettes techniques avant-gardistes sur le sol américain, là où Wolfsbourg a su imposer sa Coccinelle, et quelques années plus tard, des industriels japonais, armés d'excellentes fiabilités (face aux médiocres "paquebots" nés à Detroit et largement bâclés dans des unités bon marché mexicaines) leurs propres modèles. Cette "non-aventure" -ou aventure tronquée- de la DS semble rappeler qu'une industrie n'est pas seulement forte par son inventivité, mais aussi par ses aptitudes à vendre ses créations et ses techniques partout dans le vaste monde...
* D'autres évocations à suivre ici prochainement à propos de l'automobile, la France, l'industrie, en cette période de Rétromobile (5-9 février 2025, Paris, parc d'expositions de la Porte de Versailles.
/image%2F1501281%2F20250130%2Fob_dd2c75_aaf-auto-affiche-retromobile-2024-ds-b.jpg)
/image%2F1501281%2F20231026%2Fob_81c307_aaf-annonce-kele-autres-infos.jpg)