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Le nombre de points communs entre un simple stylo à bille et un mobile d'aujourd'hui incite à réfléchir, surtout par rapport à l'appareil photo. Bien plus qu'une transition dans les usages et la vie, quotidienne ou plus que ça, le mobile clicheur n'a rien d'un vulgaire sous-produit.

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- KELEREPUS, le 28 février 2022. Le stylo, la plume, le crayon, le clavier pour le traitement de texte, bref, ce qui sert à écrire ; ou encore, à dessiner, schématiser, marquer, additionner... Avec un simple stylo, certains se contentent de dresser leur banale liste de provisions, quand d'autres couchent les paragraphes d'un possible futur Prix Congourt. Deux extrêmes entre lesquelles le plan d'une étagère, les croix sur un constat amiable, un petit mot pour souhaiter son anniversaire à une tante éloignée, la copie d'une recette de la soupe au pistou, ne sont que des détails dans une infinité d'autres usages possibles. Sans crier gare, le smartphone s'est, en quelques saisons seulement, imposé comme une sorte de modèle inattendu de ce crayon ou stylo, pareillement présent tout le temps -voire plus- dans la poche, à portée de main.

Cependant, le texto et la conversation ne lui suffisaient pas. Il a aussi envahi l'océan des images, celles que l'on crée, que l'on capture, que l'on regarde, que l'on conserve. Sans même y songer, par centaines de millions, se partagent des images et leurs commentaires, clichées et écrits par un seul individu, avec le même ustensile. Cette manière immensément novatrice de considérer nos outils numériques les plus ordinaires désormais aide à mieux se représenter ce qu'est devenue la photo, surtout pour les non-initiés, ceux qui ne sont ni les pros de cette photo, ni ses "amateurs éclairés", incollables sur les optiques, la profondeur de champ, le vignettage, la retouche. Souvent considéré par les puristes comme une sorte de basse dérive du noble appareil photo, le téléphone preneur d'images en est peut-être, tout au contraire, la sublimation, métamorphose qui prolonge vers des sommets incroyables l'action de l'œil et de la main. Il le complète, le seconde, le remplace dans certaines circonstances, il fait partie de la panoplie. Et pourtant, lui accorde-t-on, dans sa rencontre avec les chalands, pauvres profanes ignorants, tout ce que l'on a accordé à son illustre et désormais collègue, l'APN...? Dans les points de vente, dont certains en sont devenus célèbres, le rayon prise de vue était intégré à un univers capable d'inviter à la photo ceux qui n'en avaient pas encore eu envie, ceux qui ne se sentaient pas capables d'une passion, ou d'un loisir assidu. Si les rayons de stylos, de feuilles de papier, de gommes, sont largement capables de se suffire à eux-mêmes, il n'en va pas de même pour la création des images. Tout simplement parce que dès l'enfance, chaque bambin ou bambine apprend à écrire, alors que rien ne lui est enseigné dans le domaine de la prise de vue, qu'elle soit artistique, de témoignage, d'information, de souvenir, juridique... Il est vrai que l'hécatombe orthographique dont Internet est révélateur ne pousse guère à amplifier (ou amorcer) cette apprentissage de l'image. Dommage, non...? 

 

 

 

Tag(s) : #- ACTUS, #- PHOTO Video
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