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Il existe dans notre univers et sur terre des "plafonds de verre" purement techniques qui font tomber certaines visions dans le champ des illusions. En nier les conséquences frise l'escroquerie.

 

- KELEREPUS, 26 mai 2020. Énumérer la longue liste des complications vers lesquelles l'automobile se dirige en optant pour l'électricité n'est pas la bonne méthode, s'il s'agit d'éclairer le plus grand nombre. Ainsi, sur ce sujet, et pas seulement médiatiquement, tout est si mélangé dans un joyeux désordre qu'on en oublie l'essentiel. Cette erreur n'est pas la première commise par certaines industries, le plus souvent poussées (et financièrement soutenues) par des politiques aux connaissances techniques au niveau zéro, mais aux objectifs de carrière bien établis. D'où des dépenses monumentales comme celles qui ont chèrement emmené le vol supersonique pour passagers vers un échec pourtant parfaitement prévisible*. L'auto électrique intégrale (l'hybride mérite une considération différente**), quels que soient les progrès réalisables dans le futur, se heurtera toujours à un problème majeur, celui de la recharge.

 

Si en effet, l'autonomie permise par les batteries s'avère améliorable, revers de la médaille, cette augmentation de la distance franchissable ne fera qu'amplifier le souci lié à cet incontournable ravitaillement de fin de parcours. Tout simplement parce qu'il n'y aura aucun miracle en ce qui concerne la quantité d'énergie nécessaire pour acheminer un véhicule d'environ une tonne à 130 km/h sur 700 ou 800 kilomètres (qui plus est éclairé, climatisé, sonorisé, GPSisé, voire connecté). Comme avec les carburants fossiles, il est probable que des gains notables en consommation peuvent être réalisés au fil des ans. Toutefois, pour la recharge, emmagasiner en quelques minutes les montagnes de kilowattheures nécessaires pour de telles opérations suppose des structures de batteries qui restent à inventer***, et des technologies de contacts d'un calibre difficilement imaginable. Non seulement à destination, mais aussi en cours de route, pour cet automobiliste en quasi panne sèche au cœur de cette merveilleuse région qu'est le Cantal, par une fin de soirée frisquette de novembre. Certes, passer la nuit, pendant que ça recharge, à l'agréable Auberge du Tunnel du Lioran n'a rien de rébarbatif. Mais ce serait fichu pour un rendez-vous le lendemain matin à 9 heures pétantes du côté de Montpellier.  

 

Il faut d'ailleurs constater qu'aucun moyen de transport n'a échappé à cette contrainte physique. Dans les chemins de fer qui en arrivent à leurs 2 siècles d'existence (trains, métros, tramways), l'électricité n'a gagné la partie que grâce à l'installation des lignes de contact (caténaires). Or, ces conducteurs soutenus par des pylônes, qui ont longtemps été parcouru par du courant continu sous une tension de 1500 volts (et le sont encore sur certains trajets), ont progressivement laissé la place, pour pouvoir atteindre de très grandes vitesses, à un courant alternatif sous 25.000 volts, soutenu par de nombreuses sous-stations.

 

Il fut une époque où le simple bachelier avait obligatoirement acquis des notions assez substantielles sur notre environnement physique, électricité incluse. En constatant le nombre de braves citoyens d'ayant même pas la moindre idée entre ce qu'est un courant continu et un autre, alternatif, ou confondant allègrement les watts et les volts, comment ne pas regretter que sur des éléments fondamentaux et rencontrés par tous dans la vie quotidienne, certains domaines ne soient nullement éclairés par notre système éducatif...? Lequel, il est vrai, ne parvient même plus à donner à nos bambins le minimum en savoir lire, écrire et compter. Tisser les liens sociaux, c'est bien, donner des armes concrètes et pratiques, c'est encore mieux.

 

* Un seul élément aurait dû conduire à ne pas investir dans des délires comme celui du Concorde: l'impossibilité purement physique de s'affranchir du bang supersonique. Imaginer des centaines d'avions projetant l'effet d'explosion au sol des régions survolées (y compris océaniques, les marins et croisiéristes ayant autant droit à un monde sans bang que les autres) constituait un pied de nez à une réalité concrète, qui n'est toujours pas effacée. Les limites de cette physique ont un sacré caractère, têtues comme ce n'est pas possible !

 

** L'hybride n'est pas une voiture électrique, mais bel et bien un véhicule à carburant fossile, qui permet de passer en mode électrique notamment dans les zones urbaines, permettant de n'y émettre aucune pollution. Sa version "rechargeable à la maison" peut s'avérer techniquement intéressante. Nombreux sont les utilisateurs parcourant surtout des trajets assez courts, en partie en ville, pour les allées et venues domicile – travail quotidiennes. Économiquement, c'est une autre histoire. Car rien ne permet de supposer que des connecteurs spécifiques couplés à des dispositifs de comptage ne seront pas imposés, pour que l'Etat puisse récupérer un niveau de prélèvement fiscal au minimum dans la tradition de sa gourmandise bien connue.

 

*** Les prophètes perchés en hauts lieux dont les discours sont riches en promesses semblent ignorer que les batteries à base de Lithium actuellement utilisées reposent sur des techniques ayant une bonne quarantaine d'années, et dont on voit bien qu'elles semblent à bout de souffle en termes de développements techniques réellement significatifs. Depuis des années, des annonces d'innovations sont diffusées, dans un esprit à cette pauvre Soeur Anne, qui ne voit rien venir de réellement significatif. Demain peut-être...

 

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Tag(s) : #- ACTUS, #- AUTO de MAINTENANT
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