VELO, BROUETTE, bouger, transporter, du rudimentaire et séculaire, un passé déjà "techno"…

17 Octobre 2025

Il faudrait peut-être nuancer quelques élans admiratifs qui fusent à propos d'exploits de cette technique tant portée aux extrêmes qu'on en arrive à l'affubler du semi barbarisme de "technologie". La meilleure des idées n'est-elle pas la plus simple…?

- KELEREPUS -

- KELEREPUS, 17 octobre 2025. Les choses les plus compliquées ne sont en général que des assemblages de choses simples. C'est une vérité intangible, même applicable à cette mystérieuse (pour beaucoup) nouveauté baptisée "Intelligence Artificielle," IA pour les intimes. Intelligence "fabriquée" dont certains se disent qu'il eut peut-être été préférable d'optimiser celle bêtement naturelle avant d'en créer une autre de toute pièce, pour laquelle rien ne garantit qu'elle sera meilleure que celle de nos ancêtres les plus affutés. Avant l'auto et les robots, on ne compte plus ces petites (mais immenses) idées qui ont conduit à de véritables révolutions. Loin dans le passé, la roue a surgi, si loin que son origine s'estompe dans ce qui n'est plus que le résidu de traces issues de légendes elles-mêmes extraites de souvenirs perdus. Enfin presque. De cette fulgurance créatrice, au moins deux héritages font partie du quotidien.

La brouette est de ceux là. Se mouvoir, c'est bien, véhiculer du lourd, c'est autre chose. Comme une jolie fiancée, la brouette se prend par les bras. "C'est pour ça qu'on l'aime" dirait le poète. N'usant que d'une seule roue, celui qui en a imaginé la géométrie et la philosophie connaissait-il les règles physiques régissant les leviers…? "On s'en fout", ajouterait ce même poète, qui parla parfois comme on se cause, le coude au comptoir. Sur combien de chantier de construction de belles résidences bourgeoises des ouvriers venus prendre leur poste... à bicyclette ont-t-ils véhiculés mortiers et moellons grâce à cette auxiliaire rudimentairement élémentaire.?

Et de deux (roues)... La bicyclette est aussi de ces héritages là. Qui se rappelle que cet outil n'a finalement prix corps que postérieurement à ces aérostats que les frères Montgolfier laissaient s'élever, bien avant les drones, grâce à rien de plus que de l'air chaud.? Cette petite reine répondant à l'envie des individus de se mouvoir plus vite, sans même avoir à chevaucher quelque équidé fort consommateur d'avoine. Sa finalisation aura quand même pris du temps. Presque plus que pour développer et rendre populaires tant de nos accessoires numériques. Mais depuis, quel propagation, quel généreux envahissement, quelle réponse à tant de besoins...! Elle aura été l'instrument de millions de travailleurs se rendant quotidiennement à la "fabrique" (avant que l'on parle d'usines), lieu d'un emploi lui-même souvent fort physique. Elle fut aussi le véhicule d'un facteur distribuant le courrier quand la Poste savait encore ce que voulait dire J+1… Au soir de la Saint Sylvestre de l'an 1959, alors que 70% des ménages de l'Hexagone ne possédaient aucune automobile, elle était méthodiquement rangée dans des couloirs, sur des balcons, dans des garages, enfin, à l'abri, si possible. La maréchaussée surveillait la présence de la "plaque", la France fiscale n'ayant pas oublié ce deux roues signe d'une déjà microscopique richesse. Depuis le début du XXème siècle, ce vélo était aussi le centre d'une attention toute sportive. Bien avant que la TV enchaîne ses suivis d'étapes de la grande boucle, les héros des compétitions n'auraient pas échappé aux reportages en direct sur les postes de TSF... Et, comble du talent de visionnaire, même les transport en commun et les signes précurseurs du covoiturage avaient été imaginés, comme le démontre cette magnifique et audacieuse monture que proposait Opel (photo ci-dessous) bien avant la dernière guerre mondiale.