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Quand un industriel insistait sur un atout de son produit phare déjà en vente depuis quelques saisons, il avait à l'évidence de bonnes raisons de le faire… 

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- KELEREPUS -

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- KELEREPUS, 16 juillet 2024. Cette interrogation n'est bien sûr pas à propos du choix de l'organisateur du salon*, mais bien de celui du constructeur. La prochaine affiche pour l'édition de 2025 de Rétromobile (du 5 au 9 février, Paris, Porte de Versailles) va réveiller bien des souvenirs. Elle ne peut aussi que susciter des interrogations palpitantes à propos de la pertinence du message qu'elle véhiculait et qui va ainsi revivre. La DS vue sur des ballons est bien sûr la mise en vedette d'une suspension aux mérites reconnus unanimement. Ou presque. Les bambins ayant eu à voyager sur les sièges arrières, sac "à vomi" à portée de main, évoquent en effet des plaisirs un peu moins agréables. Toutefois, la création publicitaire qui met en scène cette auto sur ses ballons et reprend bien un fil rouge de la communication de l'année 1959 de l'industriel ne se milite pas à cela. Elle devient aujourd'hui un élément d'histoire ou plutôt "d'Histoire". Présentée en 1955 au Salon de l'Auto parisien, la DS fut bel et bien perçue comme une collection d'innovations d'ampleur, impressionnante, presque déstabilisante. Or, déjà à cette époque, une entreprise ne choisissait pas par hasard un message publicitaire. Celui-ci répondait forcément à une nécessité, et en la circonstance, celle de mettre en pleine lumière le concept du système des sphères, si unique en technique comme en résultats. Mais en à peine cinq années, le temps s'est écoulé. En n'observant seulement que les tranches d'âges de la population, il est apparaît clairement que des quantités de bambins vont entrer au cours des prochaines années dans leur statut d'acheteurs potentiels. Des clients en déferlante annoncée...! Les natifs de 1945 (amorce du baby-boom) ont déjà 15 ans...! Parallèlement, l'heure de l'expansion pour l'automobile sonne. D'ailleurs, les foyers français sont, au confluent de 1959 et 1960, en train de franchir allègrement le cap des 30% de taux d'équipement en automobiles. Baby-boom et déploiement des zones péri-urbaines se préparent à rendre indispensable cet outil pour se déplacer autrement. On ne va quand même pas continuer à aller au travail en vélomoteur, et encore moins à aller chercher les légumes, les fruits et les packs d'eau minérale dans un commerce qui fait mine de s'éloigner, sans une voiture. Dans le monde de l'automobile, l'exemple des développements à l'américaine est en outre comme une toile de fond qui obsède. Et sur un plan strictement "automobile", les concurrents ne vont pas rester inertes. Même pour les suspensions. Les magazines spécialisés ne manquent déjà pas une occasion de souligner, dans leurs éditos "prospectifs", que la distance entre celle très originales de la DS et celles plus classiques de beaucoup d'autres, ne tardera pas à se rétrécir. L'heure est donc venue d'installer dans les esprits une image simple et attractive de cette conception, qui avait dans les premiers temps revêtu, comme pour toute la voiture, une facette un peu effrayante d'usine à gaz, pas facile à entretenir ou réparer. En langage marketing (un mot encore peu utilisé à cette époque, mais qui frappe à la porte des concepteurs), cela s'appelle (maintenant) "positionner" un produit. Bien que presque à double tranchant (le véhicule sur ces ballons si bien gonflés ne va-t-il pas avoir tendance à rebondir…?), la vision est simple, explicite, facilement mémorisable, aux accents quasi enfantins. Elle mélange la notion de coussin d'air et l'élimination de toute rudesse mécanique. Mieux, pas un seul adversaire ne peut créer un visuel capable de créer une réplique pertinente à un équipement aussi singulier. Les spécialistes de la communication, de son art et de ses philosophies, les évocations du travail de Claude Puech, à l'origine de cette "créa", la placent dans le courants mode, moderne, coloré du moment. Mais n'oublions jamais que les préoccupations commerciales aussi vitales qu'élémentaires ne sont jamais éloignées et même, en principe, indissociables des travaux de toute communication. A la regarder, cette affiche va faire revivre et imaginer tout ce qui pouvait, à cette époque pleine de promesses, fourmiller dans les esprits de la firme. Dont... comment s'y prendre au mieux pour lui assurer une diffusion satisfaisante. Une belle invitation à l'exploration de ce qui est presque un roman. 
 
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L'affiche correspond à un thème dominant de cette édition, la 49ème de Rétromobile, qui célèbrera les 70 bougies de l'étonnante et légendaire automobile Citroën.

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