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Alpine, mi-rêve mi-réalité, toujours pour plus tard, la sportive dieppoise voit son futur enfin propulsé dans le vrai et très convoité haut de gamme, porteur et profitable. Il était temps...!

- KELEREPUS -

 

- KELEREPUS, 28 juin 2023. Un haut de gamme juste pour l'image ne sert à rien. Dans l'industrie automobile (comme dans toutes les autres), les produits qualifiés de "prestigieux", classés "haut de gamme", sont aussi, et même seulement, conçus pour être vendus le plus possible et pour apporter de la marge, un profit sonnant et trébuchant indispensable, sans lequel toute entreprise est condamnée. En France, l'industrie automobile a, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, payé les conséquences de décisions plus gouvernementales que d'une gestion pertinente. Ajuster des pans entiers d'une activité aussi importante sur des critères de paix sociale (et les éventuels cocoricos que l'on s'adresse à soi-même) ne sauve rien. Pas même cette paix supposée garantir aux acteurs politiques un parcours serein plein de belles et glorieuses réélections dans de larges fauteuils. Même industrielle, la vie est un combat. Comparé à ses homologues européens, le domaine de l'automobile en France a hélas été catastrophiquement pénalisé par l'absence de ces véhicules à bonne profitabilité*, allant même, en guise de justifications officielles, à user d'alibis relevant de la plus basse notion du (pardon pour l'expression) "foutage de gueule" (comme par exemple l'impact de la crise pétrolière des années 70**).  Dans cette pitoyable atmosphère, des créateurs bien de chez nous et pourtant talentueux et inspirés sont restés dans de petites niches. Les amateurs d'auto les connaissent. Alpine en fait partie. Mais il y a du nouveau. Le groupe Renault s'affirme prêt à en faire un véritable fer de lance, espérons qu'il n'est pas déjà trop tard.  

Pour ce cas particulier, l'histoire est moins simple qu'on pourrait le croire. Quand en 1955, Jean Rédélé a lancé son projet, le choix d'une marque pouvait ne pas sembler d'une importance aussi capitale qu'il l'est devenu à l'heure de l'internationalisation des marchés. Car en Europe, la frénésie foisonnante de l'automobile avait donné à bien des entrepreneurs l'occasion d'exprimer leurs vocations. Ce fut notamment le cas outre-Manche, véritable fourmilière de l'initiative automobile. Restons dans le raisonnable, n'allons pas jusqu'à vouloir raconter l'intégralité d'une histoire (parmi des milliers d'autres) qui avait eu pour conséquence de faire figurer au sein du groupe Rootes (nom de son créateur, au début du 20ème siècle) une Sunbeam ("rayon de soleil"!) Alpine. Dans le brouhaha des années 70, l'ensemble de Rootes est tombé dans l'escarcelle de Chrysler Europe, que Peugeot a repris et placé sous la vieille marque française Talbot. En clair, il y avait donc tout simplement une marque Alpine déposée dans le groupe de Sochaux, et une autre Alpine placée sous l'aile de Renault. Un PSA qui avait pas mal de poêles sur le feu, dont la reprise d'un Citroën quasi à l'agonie, impérativement "proposé" sauvetage par le pouvoir. Pourtant, ce qui n'arrangeait rien, outre les aspects juridiques liés aux dépôts de marques, la fringante Sunbeam Alpine avait, dans l'Hexagone, ses aficionados, peu nombreux mais réels, pas forcément heureux d'entendre ce mélange avec un bout d'une régie nationalisée pontifiante dans son Ile Seguin. D'autant que cette Alpine anglosaxonne avait été jusqu'à se muscler au dopant Ford, ses versions "Alpine-Tiger" montrant ce qu'un V8 de plus de quatre litres peut donner comme sensations... sensationnelles.

 Les récentes affirmations du Groupe, qui n'est plus un diverticule étatique mais une firme réellement industrielle, laissent entendre que le logo Alpine, dont les juristes ont sans doute eu à cœur de simplifier la double paternité trans-Manche, est bel et bien désigné comme une arme de plus en plus acérée dédiées à la conquête du vaste globe. Ce que tout le monde, sauf les traitres à la patrie, ne peut que souhaiter vivement. 

* Dans les créneaux moyens ou populaires, l'impératif est de rester dans les prix du marché, donc positionné raisonnablement face aux concurrents. Les profits industriels dans ces segments de marché ne sont pas toujours atteints, voire jamais. 

** Crise réelle, qui n'a pourtant pas empêché des marques allemandes (Mercedes, Audi, Porsche, BMW), italiennes (Ferrari), britanniques (Jaguar, Rolls Royce, Bentley), etc. de conquérir des parts de marché solides, même en France, dans ces créneaux des hauts de gammes solidement bénéficiaires. 

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