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Fin d’été, températures câlines, journées encore longues, campagne pittoresque à souhaits, bouchons de vacanciers oubliés, c’est la fenêtre idéale pour se laisser tenter par quelques kilomètres, juste pour le plaisir.
- Kelerepus, 16 août 2021. Et voilà… Les senteurs de la rentrée se mêlent aux rayons encore vigoureux de l’astre suprême. Bientôt, les sombres présages d’un déclin automnal réveilleront les envies de soirées au coin du feu, bûches rayonnantes dans les cheminées, thé bien chaud sur la table basse. Mais pour le moment, rouler décapoté reste de circonstance. Mieux, cela va durer encore quelques semaines, pas loin de deux mois, si le ciel est d'accord. Un régal, quand au détour d'un petit bois, les couleurs changeantes de la nature se confondent dans les reflets d'une carrosserie méticuleusement lustrée. C'est aux alentours de la Saint Christophe (et ce au moins jusqu'à la Saint Michel*) que la sortie en auto de collection semble la plus merveilleuse. Elle concrétise un prolongement des vacances dont l'éloignement progressif se fait moins cruel. D'ailleurs, les rassemblements, bourses d'échanges et autres rencards se multiplient. C'est un signe. Et pourtant...
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Le printemps s'était annoncé par une douce matinée de mars. Finis les frimas, les plaques de verglas, les courants d'air froids. Finis, ou au moins atténués, une véritable invitation, pour ne pas dire diabolique incitation, à ne pas rester au fond d'un garage. La mécanique a horreur de l'immobilité. Il lui faut s'ébrouer, s'échauffer, se dilater... Un moteur, c'est d'abord du métal, dont le fonctionnement idéal se situe à une "bonne" température. Ni trop, ni trop peu. Et comment ne pas apprécier un petit voyage dans une nature qui, elle aussi, relève la tête parce que d'une fissure nuageuse, des lumières tiédissantes sont venues pour amorcer une renaissance bourgeonnante. La sortie en ancienne s'avèrerait donc meilleure dans les saisons intermédiaires, celle des équinoxes.
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En été, c'est en effet peut-être moins drôle. Sous des rayons qui frappent trop fort, le cabriolet débâché est du même régiment que les agresseurs de plages, menaçant de rougeurs douloureuses toute insuffisance dans la protection huileuse. Pire, même. Le vent à la portière ou saccageant les chevelures d'un bon 68 km/h estompe une agression dont l'effet ne se verra que le soir, dans un miroir sans pitié. Et l'été, ce sont les embouteillages, les stationnements en plein cagnard, les radiateurs qui se prennent pour des siphons de comptoirs, sans même parler de ces insectes, supposés moins nombreux, qu'il faudra vite éliminer des chromes, du pare-brise, du capot, lui qui avait été si bien lustré. Oui, enfin, que ceux qui n'aiment pas n'en dégoûtent pourtant pas les autres. Sur la Croisette ou aux abords de Pornic, l'ancienne fait quand même plus envie que le SUV du moment, ou la petit citadine surchargée de bouées et de serviettes de plage.
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Et l'hiver...? Déjà, toutes les anciennes ne disposent pas d'un chauffage digne de ce nom. Cet équipement accessoire fut soit inexistant, soit en option pendant bien des années sur de nombreux modèles. Ou bien là, mais assez peu efficace. Puis, il est devenu omniprésent au moins d’une à quatre décennies avant sa frangine frigorifiante, la "clime". Son Histoire (remarquez le "H") est à elle-seule un roman rarement conté dans les gazettes spécialisées (nous y reviendrons). Outre ce détail qui rafraîchit les ardeurs, la route l'hiver est tout sauf un paradis. La nuit tombe à peine les dernières goulées d'un second café post-déjeuner estompées. Les démarrages à froid sont parfois de ceux qui vous échauffent les oreilles. Et ne parlons ni de la pluie, ni de la neige, ni des bises bien peu affectueuses, ni de la buée sur la lunette arrière (chauffage et ventilation, destins liés), ni des traînées boueuses et projetantes qui vont solidement orner les bas de caisses.
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Mais stop à cette revue façon Vivaldi. Pour un vrai collectionneur rouleur, le bon moment pour aller de-ci de-là, c'est quand l'envie se manifeste. Peu importe la saison, les côtés favorables, les désagréments à éviter. Hormis les véhicules d'exception, il serait erroné d'oublier qu'ils ont tous été conçus pour fonctionner sous les variations de l'atmosphère et de ce qui y est plongé. Il y a bien pire que de mettre ces jolies machines à la portée des agressions climatiques ou autres (évitons quand même les manifs). La pire des pratiques, hélas très répandue, reste celle de ces collectors qui ne sortent que trop rarement, voire juste pour aller d'un contrôle technique à l'autre. L'auto d'hier est comme un muscle, ne fonctionnant bien que lorsqu'on le sollicite souvent. Et qui plus est, c'est un plaisir...
* Saint-Michel, 29 septembre, fin traditionnelle des fermages.
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