Aurait-on jeté un peu vite le manche après la cognée pour l'Airbus A-380 qui, finalement, est loin d'avoir quitté les cieux de la planète.
- KELEREPUS -
- KELEREPUS, 4 mars 2023. Fichu, plus la moindre commande, sorti trop tard, hors contexte pertinent dans le voyage aérien d'aujourd'hui...! Que n'a-t-on entendu à propos du gros porteur d'Airbus, dont la fabrication a été définitivement arrêtée voici quelques saisons. Pourtant, selon des constatations accessibles à tous (il suffit de compulser les sites de suivi en temps réel du trafic), il apparaît que ce géant volant est encore bien présent dans le ciel, sous différents pavillons. Dans des proportions réalistes bien sûr, compte tenu de sa relativement brève carrière industrielle (à ne pas comparer aux plus de 50 ans de livraisons des B-747, par exemple). Il semble même que certains exemplaires, qui avaient été conduits dans ces impressionnants et sinistres parkings en territoires ultra secs pour y attendre un destin sans gloire et fort hypothétique aient été sortis de la naphtaline. Preuve que les évaluations faites il y a quelques saisons, et notamment sous l'influence façon "coup de grâce" de la pandémie, étaient peut-être un peu trop pessimistes. Certes, des modèles plus récents proposent des performances énergétiques très améliorées. Et les exploitants, donc compagnies aériennes, aiment avoir la latitude de diversifier leurs programmes de liaisons, afin d'avoir plus de possibilités de s'adapter à des souhaits de la clientèle. Mais un facteur nouveau est soudain de retour, avec la forte augmentation des coûts des carburants, qui oblige tout opérateur à modérer bien d'autres postes dans ses activités. Un aéronef de très grande capacité permet notamment de réaliser de belles économies d'échelles, qui ne se limitent pas seulement aux personnel technique (pilotes) embarqué. Ce qui rappelle à chaque observateur, commentateur ou analyste que dans toute exploitation, les facteurs extérieurs imposent l'application d'une règle élémentaire de composition avec l'imprévu. S'il n'est pas question de reprendre une production, se débarrasser de cet avion est un choix à peser avec soin. Des A-380 auront donc probablement la possibilité de faire des carrières aussi longues que les autres avions, donc au moins une trentaine d'années.