Sous un plafond plombé menaçant mais comme respectueux d'une trêve, l'auto d'époque ancenienne a brillé à la place de l'astre suprême boudeur. Images et impressions.
Il y avait eu de superbes journées printanières dans la semaine. Mais le dimanche* qui approchait laissait planer le doute. Peut-être par respect pour les organisateurs et pour tous ceux qui ont sorti leurs limousines, coupés, cabriolets et autres merveilles datées à deux ou quatre roues, le ciel s'est avec prudence abstenu de toute incontinence. Ce qui a permis de confirmer ce qui se constate souvent : pour voir en vrai, de près, au plus que concret un bon nombre de véhicules anciens, rien ne vaut les rendez-vous provinciaux, où le prestige chic est peut-être relativement discret, mais l'auto sous toutes ses formes fort abondante.
Mais ceci ne signifie nullement que les organisateurs (ici, les Bielles Anceniennes, référence à la ville d'Ancenis, ou se tient depuis un quart de siècle cette bourse d'échange) ne parviennent pas à faire converger des véhicules du plus haut intérêt et d'une certaine valeur, voire d'une valeur certaine. Avec en prime des apparitions inattendues, ce dont nous reparlerons prochainement.
La bourse, c'est la vie ! A l'extérieur comme dans le hall, vient s'ajouter ce qui élargit la visite du statut de simple spectacle à celui de pôle "d'activité", par opposition à toute passivité. Dans ce grand espace, mieux qu'à la défunte Samaritaine, on trouve de tout, et même de ces apparitions inattendues sur lesquelles nous reviendrons.
La moto a un handicap. Equipée de seulement deux roues, elles occupe moins de surface qu'un auto, même modeste. Elle ne rechigne pourtant pas à se faire voir ici. En dépit des apparences, ce deux roues motorisé est sans doute supérieur en nombre aux anciennes qui accaparent une surface importante, même en se serrant bien les ailes.
Avec la couleur du ciel, cette Peugeot décapotable évite toute provocation, et reste couverte.
Même attitude pour le cabriolet 404.
Savoir briller en toutes circonstances. La superbe robe de cette 203 vient contredire, hélas d'une manière fort minoritaire, ce reproche souvent fait à la collection d'anciennes sur notre territoire, d'une présentation perfectible des véhicules d'époque. Pour qui connaît, par exemple, les rassemblements du même style qui se tiennent sur le sol californien, cette remarque est fondée (même si les rutilantes anciennes d'Amérique cachent parfois d'adroites "restaurations sur choucroute"). L'absence d'exemples "qui donnent envie" (de pousser à fond la perfection extérieure et intérieure) est le premier ingrédient qui manque à cet univers. Avec en filigrane le budget (d'où la croisade engagée par KELEREPUS pour une TVA "produits culturels" pour les produits et services relatifs à l'automobile de collection. A lire ou relire ICI.)
Belle MG, méritant le statut d'automobile "d'époque".
Les habitués de KELEREPUS ont déjà vu sur nos écrans, surprise en pleine promenade, cette superbe 2CV à la restauration haut de gamme.
Citroën est incontestablement un élément de notre patrimoine national, dans lequel de nombreuses valeurs se retrouvent : l'inventivité et même le côté précurseur, donc technologie, mais aussi style et approche sociale à plus d'un titre.
L'univers VW et le monde de l'ancienne ne se mélangent pas à haute dose, c'est bien connu. Sans doute parce que celui de la marque d'outre-Rhin fait vivre dans le présent ses éléments de légende. Et qu'elle alimente à elle seule et partout sur la planète des événements d'ampleur sur son seul logo. Peu de VW à Ancenis, mais de beaux exemplaires.
Panhard, autre élément de notre patrimoine, a su réunir des atouts qui, aujourd'hui encore, feraient couler beaucoup d'encre, de l'aérodynamisme à la légèreté en passant par un appétit d'oiseau : les Dyna et 24 (ici CT) préservaient déjà les ressources naturelles que certains affirment comptées (ce qui est faux, et sert juste à les vendre plus cher).
Ford reste le pionnier !
Tout un monde, avec cette belle restauration Mercedes, une des nombreuses américaines présentes sur le plateau (dont certaines ne demandent qu'à être remises à un niveau nickel) et du lourd, côté poids.
Celle qui fut jadis "La régie" brille encore, sans titiller les esprits d'une renaissance en pleine actualité (Alpine).
C'est à suivre...
*La bourse d'échange 2017 s'est tenue le dimanche 19 mars 2017.