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L'instantané, l'actualité, et l'opportunité. Il faut beaucoup d'ingrédients pour que surgisse un cliché devenant belle et grande image... Petit tour sous la grande tour...
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- KELEREPUS -
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- KELEREPUS, 20 février 2024. En matière de prise de vue, l'inattendu est aussi prévisible que taquin. Le guetter ne suffit pas. Tel le prédateur, le preneur de vue n'a qu'une religion, la détente rapide...! Kiran Ridley est sans le moindre doute de ces chasseurs de l'image aussi fugitive qu'immuable une fois fixée. Dans le quotidien Les Echos de ce jour, elle illustre, relayée par l'AFP, un mouvement de grève qui frappe la célèbre tour parisienne. Fait d'hiver, de cet hiver, elle se glisse pile dans une attention plus marquée ces temps-ci sur la photo dite "de rue". De rue et plus si affinités, rue, avenues, places, esplanades, et les choses et individus que les animent. Cette rue est autant toujours semblable à elle-même que changeante à chaque instant. Il ne s'y passe rien d'intéressant, tout en cultivant des myriades de choses à figer. La photo de cette tour à qui la revendication joue un mauvais tour en est une bien pertinente... illustration.
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Remarquons d'abord le temps. Celui qu'il fait, la météo. Les reflets humides sur le bitume ne seraient sans doute pas aussi expressifs sans le parapluie de la fillette. Remarquons ensuite le temps. Celui qui passe. Avant que la fillette ne soit arrivée, après qu'elle se soit éclipsée, le temps fort de la prise de vue aurait un tant soit peu perdu de sa puissance. Cette jeune promeneuse mérite d'être félicitée. Elle est dotée d'un talent participatif incroyable. Il faut admirer la position qu'elle a adoptée, qui laisse intégrale la capture d'une perspective ayant plus d'un tour, pardon, d'une tour, dans son objectif, pratiquement pile dans l'axe, la Tour Montparnasse jouant les figurantes. L'axe est seulement perturbé, mais gravement, par cet instant à tout jamais révélateur d'une initiative peu louable. Les barraques façon chantier constituent ce moment narratif qui peut revenir dans l'histoire du lieu, chapitre blessures et agressions. Il racontera des moments laborieux, travaux, entretien, peinture, etc. Episodique, et donc moins au long cours que cette vitre qui emprisonne par l'extérieur les faunes grouillant dans les parages, et la fillette. Là, c'est l'évocation d'une incapacité à maîtriser les présences perturbantes, agressantes. Il n' a pas de photo de la dangereuse Forêt de Bondy, à l'heure où les voyageurs s'y faisaient détrousser. Il restera, pour plus tard, cette tentative d'isolement pour des visiteurs à leur tour détroussables. Vitre qui ajoute même, pour les amateurs du détail ténu, quelques réflexions inattendues, que l'auteur du cliché n'a sans doute pas cherché à éliminer, ce qui aurait été dommage. On le sait, la fillette n'est pas seule, on le devine dans la vitre qui n'est pas sale. Il y a un minimum. C'est quand même Paris...!
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