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Autour de Roissy, alors que bientôt seront soufflées beaucoup de bougies, des opposants au bruit entretiennent un brouhaha contestataire que l’on pourrait croire juste. Et pourtant…!

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- KELEREPUS -

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- KELEREPUS, 16 janvier 2024. Dans quelques semaines, l’aéroport de Roissy-en-France, baptisé Charles de Gaulle ou plus laconiquement Roissy-CDG, fêtera ses 50 ans. Le 13 mars 1974, à 6h45, un Boeing 747 de la compagnie TWA s'y posait, inaugurant sur la piste 09-27 l’exploitation au concret de ce qui est devenu l’une des grandes plateformes mondiales du transport aérien. 50 ans, retenez bien ce chiffre...! Curieusement, loin de satisfaire tout le monde, ce superbe succès économique soulève des colères associatives locales à répétition. Des riverains supportent mal le bruit des avions qui approchent ou décollent. Et cela même si les bruyants parmi les bruyants (dont l'épouvantable et inutile Concorde) ne sont plus exploités, en dépit d'une réalité tangible, les avions du présent étant devenus nettement moins bruyants que leurs prédécesseurs. Et d'autant plus que d’autres mesures ont été prises, dont les aménagements de couloirs aériens d'arrivées et de départs, des procédures ont été élaborées, alors que des travaux anti-bruit ont été réalisés sur certaines habitations. Mais surtout, comment ne pas s’étonner de certaines de ces protestations, qui révèlent des engagements bien peu précautionneux sur des choix de lieux de résidence…? L’historique du chantier, accessible à qui le souhaite, montre que lors de la décision de réaliser cet aéroport, qui remonte aux années 1960, il n’y avait strictement personne* dans ses proches environs, essentiellement dédiés aux terres agricoles. Les expropriations se sont d’ailleurs réduites à... une seule, celle d’un exploitant qui fut, selon les archives, correctement indemnisé. Ce qui souligne que toutes les édifications des alentours résultent d’initiatives postérieures à l’édification de la plateforme aéroportuaire. Exception faite, naturellement du village proprement dit de Roissy-en-France et de celui du Mesnil-Amelot. Or, il faut être soit bien peu perspicace, soit aussi peu attentif et même imprudent, pour consentir à élire domicile à proximité d’un aéroport naissant, sans en anticiper une montée en puissance inévitable des activités, et en particulier des... circulations d’avions.

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Dans le cas d’un aéroport, les zones perturbées potentiellement ne sont pas seulement celles comprises dans un cercle assez proche dont le centre serait au beau milieu des pistes. Les trajectoires d’approches et de départs sont matérialisées par des "zones de bruit" figurant longtemps à l’avance sur les plans d’urbanisme, prolongées sur des distances conséquentes. Les études notariales ont inévitablement (et obligatoirement) clairement signalé les zones concernées à chacun des accédants. En revanche, les nuisances ont peut-être été beaucoup trop minimisées par certains promoteurs, pas trop scrupuleux, dans certains des nombreux lotissements pour du pavillonnaire ou du collectif ayant été développés localement. Néanmoins, nous avons la confirmation que des projets ont été abandonnés, même dans des zones concernées à plusieurs kilomètres par des zones de bruit délimitées (même pour des pistes qui ne seront jamais construites, dont selon des axes nord-sud). 50 ans.: nous y voilà. Et même un peu plus, puisque l'inauguration de la plateforme était par définition la conclusion d'une mise en chantier de plusieurs années et un peu plus encore pour, au-delà du plus élémentaire bon sens, la concrétisation de zones de nuisances probables. Autrement dit, et comme il est rare de voir des moins de 20 ans acquérir des biens fonciers, personne ne peut prétendre être surpris par les mouvements bien audibles, la nuit (aux heures d'ouverture du trafic) ou le jour, sur une terrasse, à l'heure de l'apéritif dans une belle journée d'été. Puisque tous les résidents ou presque ont opté pour cette localisation alors que le choix d'un lieu légèrement éloigné pour élire domicile était très possible (il n'en va pas de même pour des lieux différents, comme par exemple les alentours d'Orly, l'autre aéroport de la capitale, où des trajectoires de départs et d'arrivées se sont établies sur des zones urbanisées bien avant le développement des transports aériens).

* “Personne“ n'est bien sûr qu’une simplification de langage qui ne fait pas de communes, telles que Roissy-en-France, ou Le Mesnil Amelot, (cités plus haut), des "villages" qui ont largement profité de l'apport économique résultant de cette création, des zones oubliées dans les préoccupations.

- Photo : "Mémoire de l'Image, Roissy-en-France Le Mesnil Amelot" de JC Corvisier et JM Rouxel, Editions Alan Sutton.

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Tag(s) : #- ACTUS, #- Manches et palonniers, #- MERITE REFLEXION
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