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Si la légendaire vente soutenue des petits pains n'a rien lâché de son ardeur, elle fait pourtant pâle figure comparée à celle des avions.
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- KELEREPUS -
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- KELEREPUS, 13 mai 2023. Les marchés jadis dits "du siècle" en matière d'avions de transport passagers sont dépassés. En quelques jours, des compagnies ont concrétisé commandes fermes et options à des niveaux stratosphériques. À peine avait-on appris que Ryanair s'offrait 150 nouveaux 737 et enchaînait sur 150 autres que Trurkish Airlines aurait rempli un bon pour 600 machines (400 monocouloirs et 200 gros porteurs). Qui est capable de vendre près de 1000 petits pains en si peu de temps.?* Il reste que ces commandes, qui sont loin d'être les seules, viennent étoffer un secteur en pleine effervescence. Les raisons en sont multiples, mais dominent le coût des carburants (dont les versions "propres" arrivent) et les tendances mondialement inflationnistes (ce "mondialement" qui fait friser le ridicule à certains de nos hauts responsables de Bercy pour leurs Don Quichottesques ambitions) contribuent à un générer un réflexe plus salvateur qu'on l'imagine. Avec des motorisations un peu moins gourmandes et des capacités un peu supérieure, les transporteurs regagnent en compétitivité. Quant aux constructeurs occidentaux, Airbus et Boeing, ils ont tout intérêt à équiper les compagnies au maximum possible, juste histoire de couper le pied à des concurrents qui pourraient surgir (Chine, Russie...). Observé par le monde des affaires, c'est la réédition version aérienne du phénomène de la photocopie dans les années 80.**
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Enfin, belle époque, pendant laquelle les utilisateurs se retrouvent pourtant face à des soucis d'un autre ordre. Piégés par les innombrables restrictions liées à la phase Covid, la pénurie s'est installée, avec des délais sans précédent pour l'approvisionnement des unités de maintenance. Un point d'autant plus pénalisant qu'il n'en va pas pour l'avion comme pour l'auto, où une pièce peut "encore durer". Chaque élément d'un aéronef a en effet une durée de vie en heures de vol strictement et réglementairement infranchissable. Même encore comme neuve, arrivée à son "potentiel", toute pièce, moteur entier ou simple rondelle, doit obligatoirement être remplacée. Et si elle se fait attendre, l'avion est cloué au sol. Certains composants de cette quasi pénurie auraient des dates de livraisons programmées pour 2025...!
* Attention, les viennoiseries ne sont pas pour autant du genre à ne pas faire des volumes. Exemple.: la grande brasserie sise à Paris, place de la Bastille, alors sous l'enseigne "La Tour d'Argent" (devenue les Grandes Marches après sa reconstruction postérieure à l'édification de l'Opéra... Bastille), vendait chaque matin, au début du 20ème siècle, plus de 6000 croissants...! La gare contiguë à l'établissement déversait en effet les milliers d'employés et ouvriers d'un quartier ou les petites entreprises pullulaient.
** Lorsque les brevets sur la Xerographie (copie sur papier non traité) sont arrivés à leur 20ème anniversaire (fin des années 70), tombant dans le domaine public, une ribambelle de concurrents (dont des firmes japonaises) sont entrées, même jour même heure, sur le marché. Et l'une des stratégies fut pour plusieurs de ces concurrents de placer des milliers de machines chez les clients potentiels, à des conditions plus qu'imbattables (parfois même en prêt gratuit pour démonstration durant des mois). Tant il est vrai qu'on ne vend rien à un client déjà équipé (sauf des consommables en matière de copie).
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