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Coureur automobile célèbre, mais aussi pilote de la marque d'électronique grand public Grundig en France dès le début des années 60, il avait vécu les effets commerciaux du tout jeune marché commun européen.

 

Très connu dans le milieu de la compétition automobile, la disparition de Bernard Consten le 22 juillet dernier, à l'âge de 85 ans, a suscité de nombreuses réactions dans les médias et dans l'univers de la compétition automobile et plus particulièrement des véhicules dits désormais "d'époque" ou "historiques". Il avait participé à de nombreuses épreuves (et en avait remporté beaucoup) aux confins des années 50-60 et un peu 70. Au volant de Jaguar, Panhard (notre photo, l'hommage rendu par le Panhard Racing Team), etc. Il n'a jamais totalement quitté l'univers des véhicules de compétition.

 

Moins connue désormais, peut-être même un peu oubliée, l'activité "à la ville" de cet ex-HEC fut cependant au cœur de l'électronique grand public. Dès 1961, il était en effet aux commandes de la société d'importation exclusive en France des équipements de Grundig, devenue ensuite Grundig France. "Nous étions trois frères, et j'étais plus orienté vers les questions techniques" nous confiait-il il n'y a que quelques années sur le stand de la société Classic Car au salon Rétromobile.

 

En 1964, le téléviseur, toujours "monochrome", bondit d'un coup dans l'équipement des ménages. Croissance des 30 glorieuses et JO de Tokyo réunies créent un climat hautement favorable à l'achat par nos concitoyens de cette petite lucarne ouverte sur le monde. C'est pourtant au cœur de cette année très porteuse que le nom de Consten est entré de manière indélébile dans l'histoire du commerce au sein Marché Commun, cette "Europe des 6" autour de laquelle s'est ensuite construite l'Union Européenne, non plus à 6 mais à 27. 

 

Un conflit naquit en effet d'importations parallèles de produits Grundig, réalisées par des distributeurs indépendants, que Bernard Consten, totalement et vigoureusement soutenu par Max Grundig en personne, avait logiquement tenté de stopper par justice interposée. Sans succès, bien au contraire. Cet importateur bénéficiait d'un contrat d'importation exclusif devenu de fait caduque par une réglementation permettant et même encourageant les échanges libres dans l'ensemble de la communauté. Bernard Consten aura tenté bien des parades. Max Grundig lui avait même cédé pour la France la marque déposée Grundig, pensant pouvoir en interdire l'usage à d'autres intervenants sur le marché. sans succès. Le jugement rendu suite aux épisodes épiques de ce différend est de fait devenu l'un des symboles des libres échanges que promeut depuis sa création l'Europe unie. Sous le nom de "jurisprudence Grundig - Consten", très célèbre chez tous les juristes, et source de multiples publications, la décision finale s'applique encore de nos jours, et des firmes très connues s'y sont cassé les dents, avec parfois de belles amendes à la clé.

 

Bernard Consten fut président et administrateur de Grundig France jusqu'en 1972. Aujourd'hui, la firme qu'avait fondée Max Grundig au lendemain de la dernière guerre mondiale n'existe plus. La firme allemande qui porte ce nom est le fruit d'une reprise par un industriel turc qui produit aussi les équipements Beko.

 

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Tag(s) : #- ACTUS, #- Célébrités
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