AUTO, bateau, avion : de l'épopée industrielle d'hier aux outils décriés d'aujourd'hui...

Entre l'industrie d'hier et celle d'aujourd'hui, les outils ont bien changé. Pas seulement dans les usines, mais dans le quotidien toutes dimensions confondues.

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- KELEREPUS, 5 octobre 2022. Le numérique agace, l'avion est montré d'un doigt accusateur...? Est-ce bien raisonnable.? Imaginez une firme du monde de l'automobile ayant des sous-traitants ou des fournisseurs de l'autre côté de l'Atlantique. Pour préparer ses projets, entre ses bureaux d'études et ses interlocuteurs, on s'échange des mails, des conférences vidéo à distance. Pour les détails techniques, des plans et autres fichiers en CAO-DAO se transfèrent à la vitesse de la lumière. Pour finaliser certains points, et comme le contact en vrai de vrai entre individus reste essentiel, voire indispensable, quelques techniciens se retrouvent dans une salle d'embarquement de Roissy, direction, par exemple (mais pas par hasard) Detroit. On est dans l'auto, oui ou non.? Après 8 à 9 heures de vol, arrivée à destination, et rencontre avec les interlocuteurs. Un ou deux repas en commun, quelques séances de travail. Deux ou trois jours plus tard, grand maximum, retour vers Roissy. Et hop, l'aller-retour est joué !

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Histoire vraie : la même épopée à l'époque de la Traction Citroën, années 1930. Les plans de la future nouveauté sont prêts. Comme cela fut fait pour des modèles déjà existants, Javel va faire appel à la firme américaine Budd pour la réalisation de l'outillage permettant la fabrication de la coque. Le voyage commence. Une petite semaine de bateau, pour traverser l'océan, en prenant bien soin des plans enroulés, "grandeur nature", qu'ils ne s'abîment pas. Arrivés sur place, les techniciens de la marque aux chevrons se mettent au travail. Chez Budd, on découvre les documents et aussitôt, un détail saute aux yeux : les cotes sont en système métrique, et donc à convertir en mesures anglosaxonnes. Une petite semaine de calculs allongés sur les plans, sans le secours de la moindre calculette (quand une version de Catia, pas trop ancienne aurait d'un clic tout converti dans l'instant). Un ou deux repas en commun, au moins deux week-end pour souffler, et c'est reparti, le port, le paquebot, une "re" petite semaine pour la traversée. Durée totale, trois bonnes semaines. Cet épisode (raconté dans l'ouvrage sur la Traction, signé Jacques Borgé et Nicolas Viasnoff, éditions Balland) devrait peut-être inspirer une certaine tolérance à ceux qui ne dissimulent pas leur peu d'enthousiasme à l'égard des techniques de l'ère numérique et aérienne du présent. 

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