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Cette interrogation se pose souvent aux collectionneurs, surtout si la mise de fonds entraîne le dépassement de la valeur de l'auto. Est-ce un argument pour abandonner...?
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- KELEREPUS, 20 février 2022. Abandonner ? Bien sûr que non. A quelques conditions élémentaires, la première étant que cette restauration reste dans les limites du "raisonnable". Mais encore...? Tout réside dans les limites accordées à ce terme. Impossible d'évoquer l'infinité des cas de figures qui peuvent être rencontrés pour une telle opération. Mais au moins un point mérite d'être mis en évidence. Si l'objectif est de revendre l'auto une fois restaurée, le "raisonnable" se borne impérativement à une facture totale permettant de rester à une valeur inférieure à la cote, elle-même à appréhender en fonction d'une multitude de paramètres. Si, en revanche, la finalité est de pouvoir utiliser et profiter du véhicule assez longtemps, la facette financière peut alors s'effacer, et il est en effet possible de comparer le coût engagé à la dépense consentie pour l'acquisition d'un véhicule neuf (ou belle occasion) dont chacun sait que la valeur déclinera de jour en jour jusqu'à devenir infinitésimale. Ce qui n'empêche plus de 4 à 5 millions d'individus de faire chaque année l'acquisition d'une automobile en sachant cela.
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Contrairement à ce que pourraient laisser croire des programmes TV connus (et excellents) restaurer ne se limite pas à un projet de revente. Sauf pour un pro de la restauration. Toutefois, ces émissions ont le mérite de projeter une vision technique et financièrement réaliste sur la remise en état d'un véhicule (et des surprises cachées toujours possibles).
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Par exemple, s'offrir une confortable berline britannique ou allemande ayant dépassé les 35 à 40 ans peut justifier une dépense un peu lourde, si l'objectif est d'en faire un usage fréquent (donc pas 5000 km en 8 ans..., mieux que l'aller-retour au contrôle technique). Le véritable seuil de décision se situe bien dans cette alternative : ou bien faire une utilisation assez soutenue et assez longue pour profiter des points forts (confort, puissance, prestige, etc.), ou garder l'auto "au chaud", pour la regarder, se dire qu'on la possède, bref, la "collectionner" comme une toile de peintre célèbre ou un meuble d'époque. Dans cette seconde hypothèse, seul un amour assumé peut justifier une remise dans un état pouvant aller jusqu'au "concours", un quoi qu'il en coûte pour plus de passion que de raison.
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Toutefois, il faut se garder d'une influence trop envahissante par ce que montrent des programmes TV connus (Wheeler Dealers, Vintage Mecanics...) qui placent les opérations techniques dans une perspective de revente avec un petit profit (souvent, lui aussi, proche de la fiction). Ce qui n'est pas le but premier de la collection, sauf pour ceux qui ont pour métier la restauration. En revanche, ces mêmes programmes soulignent des aspects essentiels, à ne jamais perdre de vue. D'abord, sur un véhicule d'un certain âge, très importante est à propos de ce qui sera trouvé ou découvert lors des travaux, les mauvaises surprises, parfois sur des organes essentiels avec remises en état hors de prix. Ensuite, il est indispensable de s'assurer que le "restaurateur" choisi est totalement compétent, et capable (y compris financièrement) de mener l'opération à son terme. Un petit contrôle sur la santé économique de la société (ou de l'artisan) est absolument impératif, même si cela ne fait pas partie des manœuvres perçues comme les plus "amicales". (On ne compte pas les restaurations abandonnées en cours de route, pour des quantités de raisons, qui ne peuvent pas consoler celui qui en subit les conséquences). Enfin, en règle générale, la pratique du véhicule d'époque reste un loisir, et sauf étourderie de notre part, il existe fort peu de loisirs qui ne coûtent rien, ou même rapportent...!
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