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Finies les anecdotes, les petits pas hasardeux. Ce sont 200 aéronefs qu'une grosse compagnie américaine a commandés, signature en bas de page.

- KELEREPUS, 20 juillet 2021. Il y a un début à tout. Même dans le domaine des projets dont le futur reste incertain. De-ci de-là, des avions à moteurs électriques ont déjà vu le jour. Leur côté expérimental n'est en rien dissimulé. Comme pour l'automobile, le concept est d'ailleurs de la famille des défis. Faire tourner une hélice (ou plusieurs) n'est pas une difficulté. Emporter assez de batteries, qui pèsent lourd, pour une autonomie suffisante, "servitudes" incluses (pressurisation, équipements électriques et électroniques de cabine, instrumentation...) l'est beaucoup moins. Qui plus est, et en dépit des intégristes de l'écologie, la finalité est probablement disproportionnée au regard des moyens à mettre en œuvre. Le transport aérien n'est pas aussi destructeur de l'atmosphère qu'on tente de le faire croire. L'expérimentation en réel imposée par l'épidémie de Covid, qui a fait s'effondrer le trafic durant des mois, n'a pas engendré de baisse significative des taux de gaz à effet des serre, dont rien d'autre que les déclarations intempestives de vedettes médiatiques non expertes ne démontre les réelles origines. Et pourtant...

Sur la lancée d'une immense commande de 270 avions moyens courriers monocouloirs (des Boeing 737 Max et des Airbus A320 NEO), la compagnie américaine United Airlines a signé une commande encore plus historique pour 200 avions électriques...! Ce sont des appareils destinés pour moitié à la filiale régionale de la compagnie, les autres à son partenaire également pour vols régionaux MESA Airlines. En langage professionnel, ce sont des "commuters", de 19 places*, du type ES-19 produits par Heart Aerospace. Détail qui a toute son importance, ce sont des appareils en cours très avancé de développement, et par prudence, United a fait de sa réservation une commande conditionnelle, valide seulement si la mise au point et l'agrément par les autorités aéronautiques américaines sont achevés avec satisfaction, dans un délai probablement inclus dans les clauses de la transaction. Cette initiative a sans aucun doute une facette d'opération de communication. Mais aux USA, où le transport aérien a depuis les années 50 largement supplanté le chemin de fer**, ces appareils régionaux jouent un rôle important dans les liaisons permettant à des passagers de converger vers des points de départ ou d'arrivée de lignes plus importantes. Les besoins en commuters sont importants, et United n'a pas passé une telle commande juste pour faire parler d'elle. Mise en service de ces avions : avant 2030. (Assez pour user des appareils courts courriers déjà en service).

* Nombre de places au-delà duquel des exigences supplémentaires sont imposées. 

** Aux Etats Unis d'Amérique, les chemins de fer ont longtemps assuré des liaisons vitales entre grandes villes. Le transport aérien a pris le relai grâce non seulement à sa rapidité, mais aussi et surtout en raison de son coût de mise en œuvre et de maintenance très sensiblement inférieur à celui du rail qui, une fois le foncier acquis, impose de lourdes constructions -voies, ponts, tunnels...) et des charges d'entretien permanentes, même si le trafic vient à être très modeste. 
 

 

Tag(s) : #- ACTUS, #- Manches et palonniers
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