BERLIN , les amoureux de l'ancien aéroport Tempelhof (Berlin) ont-ils eu la gorge serrée...?

Pour mille et une raisons, l'aéroport historique de Berlin Tempelhof s'est vu il y a quelques années retiré de toute vie aéronautique. Le choix de certaines reconversions est pourtant une source de légitimes interrogations.

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- KELEREPUS -

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- KELEREPUS, 5 mai 2023. Certains édifices et autres lieux légendaires ont-ils droit à une considération particulière...? Notamment en ce qui concerne ce qui y prend place, en style ou catégorie d'activités. Au cœur de la capitale allemande, l'aéroport de Tempelhof mérite le titre de lieu historique. Il a vu se développer bien avant la guerre des pans inoubliables de l'aéronautique, et après le conflit de 39-45, il fut entre autres la base où fut concrétisé le célèbre pont aérien permettant à la ville sous le joug communiste de survivre. Longtemps après, il fut utilisé comme aéroport de "troisième niveau", celui de l'aviation d'affaires, accueillant encore des vols réguliers de certaines compagnies et les fameux "jets privés" qui agacent tant certains écolos (sauf quand un de ce avions les rapatrie pour des raisons sanitaires).

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Etabli en 1923, il est considéré comme le plus ancien aéroport commercial de la planète. L'un de ses traits inoubliables était l'immense zone de stationnement pour les avions, en arc de cercle, (supposée évoquer l'aigle cher à une Allemagne moins sympa), et surtout couverte, de manière à pouvoir accéder aux aéronefs ou en sortir sans subir les impolitesses du ciel (ce qui n'était pas un mince atout dans cette métropole dont les habitants résument leur climat en expliquant qu'ils connaissent chaque année deux saisons, l'hiver et le 15 août).  En 2008, sa fermeture fut déplorée par de nombreuses associations d'amateurs, en particulier de tout ce qui concerne l'aérien, mais pas seulement, qui ont lutté pour que son passé ne soit ni la simple destruction, ni des affectations plus ou moins harmonieuses avec l'histoire de l'endroit. Il faut noter que le projet de fermeture a connu tant d'opposants qu'une consultation a été organisée à son sujet. Lequel a été rejeté dans le référendum local par 60% de voix "contre". Mais, les référendums, ici comme ailleurs, ne sont plus de ces avis exprimés que les élus respectent.  

Alors que le mur de triste mémoire avait été démoli, fin soulageante du "rideau de fer", la capitale a retrouvé son statut et se devait dès lors de se doter d'un aéroport digne de ce qu'est devenu le voyage aérien de nos jours. L'aéroport "Tegel", trop exigu, et la base de Schönefeld encore plus modeste -durant quelques années consacrée aux compagnies à bas coût-, un nouvel aéroport international, baptisé Willy Brandt, l'ex-chancelier, a été (péniblement et pas sans quelques mésaventures croustillantes) édifié. La fin de Tempelhof était inéluctable.

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Le choix d'y organiser un Grand Prix de Formule-e (la Formule-1 électrique) est précisément ce point qui interroge. Certes, la traction électrique a de bonnes raisons de devenir attraction. Est-ce pour autant l'endroit où cette cohabitation quasi contre nature se justifiait...? N'attendez pas qu'un avis tranché sorte de ces lignes. Ne serait-il pas cependant plus élégant de consacrer le Tempelhof d'aujourd'hui à une sorte de mémoire aéronautique...? Pourrait-on organiser sur le Pont du Gard un championnat de saut à l'élastique, et dans les arènes d'Arles une rêve partie (à chacun sa manière d'écrire rave party).? D'autres questions...? 

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