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Les lourds investissements pour des lignes à grande vitesse ne se concrétisent pas pour tous par des gains importants en temps de voyage réel. Quelques arguments et regrets contredisent cette supposée conquête sur l'horloge... Quand la LGV allonge plus certains déplacements qu'elle ne les réduit...

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- KELEREPUS -

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- KELEREPUS, 14 décembre 2024. Hier, ou plutôt "avant-hier", gare de Paris Montparnasse, septembre 1974... Il y a donc pile un demi-siècle. A quai, l'express 3757 va partir, horaire 8h32, à destination de Nantes, pour une arrivée à 12h23. Un trajet de 3 heures et 51 minutes, moins bref que celui du "Rapide" 151 (départ 6h48, arrivée Nantes 9H55), soit 3 heures et 7 minutes. Pile 44 minutes de différence. Depuis, la ligne à grande vitesse combinée à un relèvement à 200, voire 220.km/h, permis sur la portion du trajet qui reste sur voie classique (dont par exemple des portions importantes entre Angers et Nantes) permettent de relier la capitale à la métropole de Loire Atlantique en 2 heures environ, SNCF Connect donnant une durée moyenne de ce trajet en 2h23, (avec un temps Paris-Nantes le plus court de seulement 1h56...) Sur ce parcours, figure la sympathique ville d'Ancenis, (aujourd'hui devenue "Ancenis-Saint-Géréon", et pôle central d'une vaste communauté de communes, baptisée "Compa", riche de plus de 60.000 habitants). Dans cette agglomération, le groupe industriel Manitou déploie ses activités, -un leader mondial dans son domaine avec notamment ses célèbres et irremplaçables engins de levage- à proximité d'une grosse unité industrielle de Toyota, des pôles majeurs dans l'agro-alimentaire et d'une brochette de zones d'activité en excellent développement. Le tout bénéficiant même d'un véritable aérodrome avec "piste en dur", suffisant pour que des "managers" et autres personnalités s'y posent très régulièrement à bord de jets d'affaires légers. L'express 3754 évoqué plus haut permettait une liaison Ancenis - Paris Montparnasse dans des conditions horaires comparables à celles du parcours opposé, avec un départ à 8h25, pour une arrivée à 11h45. (Source : Chaix, horaires du 29 septembre 1974 au 31 mai 1975.)

- Comprenons-nous : loin de porter un regard négatif sur les trains et lignes à grande vitesse, il s'agit surtout de souligner non la concurrence mais la complémentarité entre moyens de déplacement divers, avec un nécessaire focus sur la pertinence coûteuse de la création de plusieurs réseaux sur un même parcours.

Cependant, pour Ancenis -et ses alentours-, tout cela présente quand même une facette assez théorique. Une réalité qui se retrouve dans de très nombreuses régions et villes moyennes. Car pour aller, de nos jours, jusqu'à la gare de Nantes (ou en revenir, soit environ 40 km), au gré des heures et de la circulation, sans oublier un temps "matelas de sécurité" pour ne pas manquer un départ vers Paris, la durée est aussi variable qu'aléatoire. Or, une liaison en aller et retour, comme cet express 3757 déjà mentionné, il y a 50 ans, desservait... Ancenis. Arrivée à 12h01...! Donc un parcours ne dépassant pas 3h29... Temps pas trop facile à tenir, de nos jours, pour les raisons expliquées, même avec un temps en TGV à 2h00 environ. Puisqu'en gros, une heure et trente minutes constituent ce délai quasi nécessaire pour un trajet TGV au départ de Nantes. Il serait possible de rétorquer qu'un gain de temps est possible en n'allant pas à Nantes par la route, mais avec un train régional. On entre dans la farandole de toutes les variantes d'horaires possibles (y compris, par exemple, utiliser un train régional pour rejoindre Angers où le TGV venant de Nantes marque aussi un arrêt...). L'exemple de cette région nantaise se retrouve ainsi dans de nombreuses configurations locales de notre bel Hexagone. L'argument du désenclavement, si cher aux élus -réels ou espérant le devenir- s'applique d'une manière très variable. Ce qui n'est donc pas ce réquisitoire que certains pourraient redouter à l'encontre de la création des trains à grande vitesse, mais un thème de réflexion sur les méthodes propres à satisfaire le plus grand nombre (et en l’occurrence, plutôt les grandes villes...). Qui peut aussi conduire à ce genre de solution préférée par un "local".: "D'Ancenis à Paris, en moins de 4 heures, c'est bouclé, et cette fois en porte à porte, ou porte à destination, éliminant même la nécessité d'entrer dans la capitale ou la capitale des petits beurres..." Ponctué de la sorte par cet ancenien.: "Si je vais à Paris, ce n'est en général pas pour seulement y rester à la gare Montparnasse... ". 

Il reste qu'une petite et ingénieuse solution pourrait apporter un atout de plus au TGV, (ici comme entre Bourgogne et Rhône-Alpes, Rhône-Alpes et Avignonais, etc...).: et si certains TGV faisaient tout simplement arrêt à Ancenis... Certes, SNCF Connect devrait ajouter quelques minutes à son temps de parcours total sur ces liaisons. Mais pas 1h30... Chiche...!

- A noter que... Tout ce qui est évoqué ici se concrétise de surcroît de manières fort différentes, selon que le déplacement s'imagine très peu chargé avec un départ et une destination strictement situés en centre-ville, ou un but en périphérie urbaine avec des bagages, des équipements professionnels ou des dossiers, et, avantage supplémentaire pour la route, déplacement à un voyageur seul ou plusieurs voyageant ensemble. Il ne faut pas davantage oublier que 70 à 80% des ménages résident dans des zones périphériques, voire rurales.

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Tag(s) : #- TRAIN, TRAINS..., #- TOUT BIEN PESÉ..., #- ACTUS
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