Au lieu de les chasser, les autorités ne devraient-elle pas, par souci d'écologie, inviter le plus grand nombre à préférer des autos ayant au moins la trentaine...? Ce qui serait aussi bon pour le moral que pour la planète, selon de si chers critères.
-
- KELEREPUS -
-
- KELEREPUS, 18 février 2024. Remarquez bien, il est écrit "critères" et non "Crit'air". Il n'y a pas qu'à vue de nez que cette subtilité prend son importance. Mais comment ne pas l'entendre, déjà, la petite ritournelle un brin critique au regard de l'affirmation de départ...? Il est vrai que les progrès dans les rendements des moteurs thermiques ont enregistré des bonds fantastiques. Sur ces pages, il a même été souligné parfois que des belles et onctueuses berlines actuelles ne sont guère plus voraces, sur autoroutes (allemandes), à 140, 150, 160, enfin, des vitesses que l'Hexagone réprouve, qu'une supposée modeste Dauphine ou même une fière 2CV Citroën, à leur rythme le plus soutenu, à l'époque de la Mobylette. Effectivement, les performances dans ce sens ont tant progressé qu'on se demande quelle mouche pique les promoteurs d'un anéantissement de la race thermique ou plutôt, quel lobby les nourrit. Rien n'interdit de croire qu'avec encore quelques bonnes années de recherches et de développements dans le même sens, les thermiques ne seraient pas, bilan carbone global -et sincère- à l'appui, encore mieux loties que les électriques. Restons cependant dans une objectivité de bon aloi. En évoquant "les" anciennes, avouons un petit soupçon d’exagération, juste ce qu'il faut pour appâter l'envie d'en lire davantage.
Plutôt que "les", il serait plus pertinent d'évoquer "des" anciennes, à cibler avec méthode. Car il existe dans les modèles passés sous le statut de la collection des réussites exemplaires sur ce plan. Des légendes même, dans certains cas, avec lesquelles la route dans l'ambiance d'un passé succulent se sera pas réellement plus gloutonne qu'avec une aseptisée du siècle de l'en même temps. D'autant plus qu'une période, vers les années 60 et 70, a été largement considérée comme ouverte au débridage sans limite, chez certains constructeurs. Ainsi, des autos bien de chez nous sont de perverses gourmandes comparées à d'autres, de calibre proche, venue (par exemple) de certaines chaînes de fabrication d'outre-Rhin. Le Bleu-Blanc-Rouge n'a toutefois pas démérité, même à des heures bien lointaines. Citons ces Panhard (Dyna, PL17, CT ou BT 24) capables de soutenir des cadences largement verbalisables tout en décevant les hôtesses de caisses des stations-services. La bataille du "litrocent" a longtemps fait rage dans la communication des marques, avec quelquefois de petites exagérations (qui n'ont pas forcément quitté l'univers des arguments).
À condition d'éviter les V8 rageurs des américaines de l'extrême ou quelques opulents 4x4 nés sous sa Gracieuse Majesté conçues dans l'euphorie déclinante des comptoirs des Indes, -ce ne sont que des exemples-, qui dit collection ne signifie pas forcément coût de pompe à vous laisser KO. Cela s'entend aussi, naturellement, avec une exploitation en rapport (et rapports) avec l'âge des mamies de la route. L'ancienne "tout seul" est un mot qui ne veut d'ailleurs rien dire. C'est elle et son conducteur qu'il faut prendre en considération, le calme nécessaire à un long usage sans souci étant de la partie. Même les facettes plus sportives de ce sujet n'échappent pas à cette réalité. Certains petits coupés britanniques ou italiens restent dans des limites bien sobres. Et, selon de (et même "nos") longues constatations, réitérées, même un lourd "6 ligne" XK de Jaguar-E peut se révéler accessible à tous. En exceptant le "pied dedans", qui, avec une ancienne comme une moderne, change le style relationnel avec le banquier. Mais ça, c'est en général occasionnel, et largement compensé par d'autres avantages, dont la tenue de la cote, qui laisse loin derrière en performances les classiques livrets d'épargne (lire ou relire ICI). Et puis, ce coup de "pied dedans" occasionnel n'est pas à ranger dans le constant, mais dans la même case qu'un super déjeuner entre amis (oserions-nous dire "gueuleton"...?), pour lequel on dépense un peu plus que de raison, mais qu'on ne regrettera jamais, tant il entrera de plein droit dans les inaltérables souvenirs des plaisirs de la vie.