NOTORIÉTÉS débordantes : de la Micheline au Walkman, le marketing n'en voulait pas tant...

La simplification populaire des termes devenus un peu génériques agace les puristes et les connaisseurs. Dans bien des domaines, cette confusion par habitudes paresseuses est sur les rails. Détail, ou lacune regrettable...?

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- KELEREPUS -

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- KELEREPUS, 26 décembre 2023. Qu'un autorail apparaisse en photo sur quelque réseaux social, et le voilà immédiatement baptisé "Micheline". Et tout aussi immédiatement, des rectifications surgissent. La "Micheline", la vraie, qui a d'ailleurs été réalisée sous diverses versions, ce n'est pas ça, qu'on s'en souvienne...! Bon sang de bonsoir...! Ce véhicule ferroviaire est une création de l'industriel Clermontois Michelin, l'un des principaux fabricants de pneus de la planète. Et une Micheline, spécificité rare pour le rail, se déplace sur des roues dotées de pneumatiques. Elle n'est d'ailleurs pas la seule à s'être vue ainsi équipée. Des autorails sortis des usines Bugatti ont également roulé sur du caoutchouc, et plus récemment, mais ce n'est quand même pas d'hier, des lignes du métro parisien se sont vues confiées au confort supposé de cette solution (Châtelet.- Porte des Lilas fut la première). Un concept qui, sans être méchant, allait un peu à l'encontre de l'atout physiquement énorme du rail et de la faible résistance à l'avancement découlant du contact métal sur métal. Toutefois,  le propos n'est pas ici dans l'avantage ou l'inconvénient d'une option pour la gomme. Mais s'attarde bel et bien sur ce phénomène qui, d'une présence finalement assez limitée de ce véhicule dans la réalité, son nom "Micheline" (marque au sens juridique du terme) s'est propagé à une infinité de machines n'ayant d'autre spécificité que d'avoir sillonné petites et moyennes lignes, de la capitale jusqu'à la France profonde.

Ainsi, cet automoteur, (surtout diesel), plus souple et commode à utiliser que des trains avec locomotives (initialement surtout à vapeur) et des voitures (attention, les "wagons" sont exclusivement réservés aux marchandises et les bestiaux*) bénéficie aujourd'hui encore, chez les non-initiés, de ce patronyme inadéquat. Il en va de même pour des quantités de dispositifs relevant de cette même approximation. Depuis des lustres, un réfrigérateur est par défaut appelé Frigidaire, une automobile tout terrain s'entend désigner "Jeep" (ce qui change un peu avec le SUV, malmené du vocabulaire par d'incultes et jaloux anti-riches), un baladeur ne peut être qu'un Walkman, quelques hérétiques qualifient même de PC le Mac d'Apple (l'insulte est proche), et que dire, dégâts de la marine, des dérives entre paquebots, navires, cargos, tankers et autres mélanges un peu bateaux... Si cette manie fait sourire certains, ce n'est absolument pas le cas des intervenants dans les sphères de la publicité et du marketing, donc aussi celles des industriels. On peut y déceler au moins deux ressentis antagonistes. L'un est envieux. Comment parvenir à établir de telles "sur notoriétés" qui positionnent certaines créations à des sommets de la gloire qu'aucune recette (ou dépense) ne permet d'atteindre de tels niveaux à coup (et coût) sûr...? Revers de la médaille, cette réputation qui déteint a pour effet négatif de voir attribuer une désignation non méritée à des objets ou équipements qui ne sont que ce que l'industrie baptise les "me-too products" ("produits moi-aussi"). On ne compte pas -ce n'est qu'un exemple-, les démarches que la firme Sony a dû engager à une déjà lointaine époque, pour contrer des promesses publicitaires annonçant des "Walkman" pour de pâles "me-too" qui n'en étaient pas. 

* Même si, sur les véhicules de la CIWL, et dès l'intitulé de cette prestigieuse société, la Compagnie Internationale des Wagons Lits etc., (très longue raison sociale), génère une pardonnable confusion. La nuance est simple, en France, nous parlons Français, et au-delà de nos frontière, beaucoup moins. Par définition, les Grand Express Européens allant loin au-delà de nos hexagonales limites, un multilinguisme s'impose. Ainsi, sur les véhicules de cette légendaire exploitante de l'Orient-Express et d'autres trains prestigieux, chacun peut remarque que les mentions "voiture lits", "voiture restaurant",  et autres, figurent sur des flancs que même Molière aurait validées.

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