La lente migration du train vers un statut libéral et concurrentiel était en gestation depuis longtemps. Elle arrive désormais à une étape majeure et probablement irréversible. Nouvelle époque...
- KELEREPUS -
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- KELEREPUS, 5 juillet 2023. Il y a les "pour" et les "contre". Si le train en privé alimente les débats, pas question ici de tenter une réconciliation entre des positions qui sont aussi des quasi religions. En France, et dans de nombreux pays, comme la Poste, l'aérien, le téléphone, la radio, la télévision, le rail, c'était l'Etat. Des positions qui ont été largement remises en questions avec les évolutions des techniques, des usages, des besoins d'efficacité, et les multiplications des moyens accessibles. Sur voie ferrée, il était simple d'avoir des horaires quasi figés, hiver ou été, semaines ou dimanches et jours ferriers, et un limpide tarif au kilomètre. Notion qui s'est d'ailleurs effacée d'elle-même lors de l'irruption du TGV, avec un Paris-Lyon plus rapide aussi parce que moins "kilométré", mais au contraire, pas moins cher, performance en rapidité aidant. Tous les domaines évoqués ci-dessus ont évolué, avec dans une immense majorité des cas, des services plus performants devenus plus accessibles. L'aérien est l'un des exemples du monde des transports qui illustre cette évolution. Non sans précipiter les exploitants dans un déficit chronique abyssal, plus classique vers l'étatique. Ryanair, la "low-cost" aérienne bien connue, est même la compagnie la plus profitable, alors que les Air France, Swissair, Alitalia, Sabena et bien d'autres, dans leurs statuts d'hier, ont sombré. Pour le chemin de fer, il y a longtemps que le rail ouvert est dans l'air. Mais habilement contourné par certains. La véritable transition est arrivée avec les rames rapide rouges à l'italienne. Qui sont suivies par des convois issus de la péninsule ibérique. Avant qu'une "jeune pousse" française, baptisée "Le Train", soit mise en bonne voie pour s'inscrire sur des trajets jusqu'alors peu abordés par le service public. Lequel n'a pas attendu pour réagir en "interne", développant ses propres marques (certaines pouvant aller jusqu'à être exploitées sous licences, voire cédées). Les Ouigo qui ont un peu succédé aux ID-TGV sont de cette famille se familiarisant à la contre-attaque avant l'attaque. Tout comme il n'y a plus rien d'étonnant à voir sur les aéroports des aéronefs aux couleurs et logos les plus variés, il n'y aura sans doute pas davantage de raison de s'étonner, sous les marquises (celles qui restent), de voir des livrées aussi variées qu'on en voyait depuis des lustres outre-Atlantique. Feront-elles rêver, comme les "Santa-Fe", "Penn Central" et autres images du nouveau monde et de son Far-West...? Sans doute, si elles ne se limitent pas à proposer du "moins cher", l'un des plus puissants briseurs de rêve de notre époque.