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L'interminable feuilleton de longue descente aux enfers des compagnies aériennes historiques du Vieux Continent en est peut-être à l'un de ses ultimes épisodes.

- KELEREPUS -


- KELEREPUS, 25 mai 2023. Il n'est pas impossible que l'image culte d'un pape arrivant à destination d'un voyage officiel avec en fond le logo d'une célèbre compagnie transalpine revienne dans les actualités. Attention, "pas impossible", mais pour l'heure, rien de plus... L'épopée de cette entreprise au cours de ce que l'on peut appeler les "temps modernes" du transport par air a permis à de nombreuses gazettes d'alimenter mille et un sujets narratifs, parfois croustillants, sur un parcours aux turbulences plus intenses que celles des vols les plus instables.

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Pour mieux comprendre, il faut rappeler que si, outre Atlantique, la démocratisation et la banalisation de l'aérien sont devenues effervescentes dès les années 50, (au point d'assommer durablement le train hors fret), l'Europe a suivi un cheminement fort différent.* Convertie bien plus tardivement à ce recours pour le plus grand nombre aux aéronefs, les transporteurs du ciel ont longtemps été pilotés sous pavillons nationaux, d'Etat ou quasi similaires. Ils ont même été affublés d'un étrange rôle de véhicule du prestige de chaque nation. Alors qu'aux USA, le vol commercial, au confluent des années 50/60, était déjà une pure activité d'entreprise, chaque acteur y ayant pour but de transporter le plus possible de voyageurs, dans des conditions compétitives et attractives, en visant profitabilité et croissance. Dans leur démarche, les européennes sont en revanche longtemps restées dans l'univers moitié luxe moitié haut-de-gamme, chargées d'habitudes onéreuses notamment dans le domaine des ressources humaines**.

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C'est alors que les "low-cost" sont arrivées, mettant à mal des modèles économiques (et des tarifs) qui n'avaient plus grand rapport avec leur époque, contestations grimpantes, en filigrane, envers des subventions mal admises par les contribuables. Air France a été dans cette délicate posture, alors que dans le même imbroglio, Sabena (Belgique) Swissair, et quelques vieux logos ont finalement été repris par d'autres acteurs. Alitalia a été également emporté par un tourbillon intense, avec de multiples rebondissements, avant un repêchage par l'Etat italien. Mais ça, c'était hier. Car il y a quelques heures, la compagnie allemande Lufthansa, qui avait déjà pris position dans le capital de la structure transitoire, a finalement conclu un accord de reprise de ce qui s'est appelé depuis quelques saisons ITA, avec des avions redécorés en un bleu intense et lumineux. Et déjà, il semblerait assez probable que, sans que l'ancienne compagnie ne renaisse, son nom soit en passe d'être remis au travail. Les pros de la peinture se réjouissent déjà...


* Souvent aussi avancée techniquement que l'Amérique du Nord, voire davantage, l'Europe est longtemps restée en retrait pour la large diffusion des techniques innovantes. Ce fut entre autre le cas pour l'automobile, la radio et la télévision, l'électroménager, et le transport aérien.


** Dans les diverses péripéties d'une Alitalia à la dérive, les commandants de bord et les pilotes avaient été jusqu'à engager un mouvement de grève pour se battre contre une décision visant à ne plus venir les prendre en taxi à leur domicile avant un vol, condamnés à se rendre aux aéroports par leurs propres moyens, comme de simples travailleurs. Ma..! Mesquin, non.

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Tag(s) : #- HISTOIRES D'AIR, #- Manches et palonniers, #- ACTUS
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