Dans les années 60, deux appareils révolutionnaires étaient développés sur notre territoire.: Concorde, bénéficiant d'un "quoi qu'il en coûte" cher aux contribuables, et l'Airbus, se débattant dans son petit coin.
- KELEREPUS -
- KELEREPUS, 26 mai 2023. Les anniversaires ont pour eux de susciter des instants festifs, mais contre eux de souligner un temps qui passe si vite qu'on n'en voit pas le sillage. Il y a bientôt 50 ans, Lufthansa, le 9 février 1976 pour ceux qui aiment les précisions, accueillait son premier avion Airbus, un A-300. (D'autres compagnies, dont Air France, avaient adopté cet appareil un peu plus tôt). On a parfois du mal à se représenter cette réalité. Alors qu'en 1967, France et Allemagne lançaient leurs télévisions en couleurs, deux projets aériens avaient pris leur envol, celui du Concorde, supersonique au destin que l'on sait, et celui de l'Airbus devenu aujourd'hui tête de file de la lignée que le monde nous envie, et provoquant même des insomnies persistantes à Everett (USA, banlieue de Seattle), dans les ateliers d'un certain Boeing devenu trop souvent à son goût challenger de la start-up européenne, star parmi les stars. D'un côté, certains misaient tout sur une vitesse impraticable à grande échelle, ne serait-ce qu'en raison d'un bang supersonique physiquement et définitivement inévitable (même chatGPT peut vous le confirmer), de l'autre, sur le nombre de personnes transportables et la baisse induite du billet devenant mondialement la priorité. En optant pour cette seconde stratégie, Lufthansa, qui obéissait aux vents d'ouest, porteurs de démocratisation du vol (les gros porteurs dont le 747 étant déjà entrés en scène), allait sans le vouloir, mais sans le refuser non plus, brosser au fil des ans un panorama révélateur d'une évolution, à bien y réfléchir, logique. La compagnie d'outre-Rhin a en effet recueilli des pavillons qui en font un repreneur providentiel et assidu pour tout ce qui décroche. Alors que l'ex-Alitalia (ou ITA) vient rejoindre une liste déjà longue, avec Austrian Airlines, Brussels Airlines, Eurowings, et SWISS (ex-Swissair), Carsten Spohr, PDG de la compagnie, et Guillaume Faury, patron d'Airbus Commercial Aircrafts (de gauche à droite, photo ci-dessus) ont décidé de doter le 600ème Airbus arrivé dans la flotte d'une livrée spécifique. Aujourd'hui, Airbus est une coopération industrielle européenne (dont nos éminents politiques font un surabondant usage auto-promotionnel sans réserve, se félicitant d'un succès dont ils ne sont pourtant que très partiellement la source, voire pire). Toutefois, la France bénéficie d'un atout qu'aucun autre ne peut mettre dans son jeu, car ce genre de cérémonie ne peut se conclure qu'avec une coupe d'excellent Champagne.