La grande domination de l'électricité dans les chemins de fer n'est pas sans soulever quelques cas de conscience chez les modélistes, à cause de ces lignes aériennes ou "caténaires". Et pourtant...
- KELEREPUS -
- KELEREPUS, 21 mars 2023. N'ayons pas peur des formules, plus c'est compliqué, moins c'est simple, et inversement. Faire circuler sur un réseau de belles machines électriques avec des pantographes dans le vide ne satisfait jamais l'œil. Mais l'idée de confectionner un réseau de caténaires, surtout dans de petites échelles, fait surgir l'inquiétude justifiée face à une tâche compliquée, interminable, propre à gâcher le plaisir. S'il existe des accessoires permettant de simplifier les choses, ils sont en général plus adaptés à des disposition en ligne que dans des zones de gares, avec appareils de voies nombreux. Le regard peut aussi se sentir maltraité par le non-respect des échelles. Mais comment aller jusqu'à ce que ces câbles tendus soient compatibles avec des épaisseurs de cheveux...? Heureusement, il existe des parades. La CC-6551 (Jouef, photo) en fait apparaître une simple et totalement conforme à la réalité. Habillée de vert, puisqu'utilisée sur la ligne de Maurienne (Chambéry à Modane), elle a été très longtemps exploités pantos repliés, puisque ce parcours est resté longtemps alimenté par rail latéral*. Un cas qui est loin d'être unique, puisque cette forme d'alimentation a même été celle majoritairement retenue aux débuts de la traction électrique. Elle l'est encore dans le métro parisien, le fut jusqu'à des périodes récentes sur les lignes parisiennes de la gare d'Orsay. Encore plus incroyable, les trains à grande vitesse reliant Paris à Londres (Eurostar) ont circulé sur ce mode du rail latéral (700 volts) sur le territoire britannique jusqu'à ce que soit finalisée la ligne à grande vitesse (aboutissant à la belle gare londonienne de Saint Pancras). Si les amateurs chevronnés ne découvrent rien dans ces précisions, les plus novices ou ceux qui se sentent titillés pour le devenir (c'est à eux qu'en tous domaines s'adresse prioritairement KELEREPUS) comprendrons aussi que tout projet de maquette se doit d'intégrer des paramètres de "faisabilité" ou des limites à la complexité. Les réalités sont si nombreuses (les rechercher est un passe-temps merveilleux) que rares sont les parades impossibles.
* Au début du 20ème siècle, l'alimentation se faisait en courant continu, en 600 à 700 volts, passé à 1500 volts sur des lignes ou puissance (vitesse ou charges lourdes, et un peu les deux) étaient nécessaires, tension encore utilisée sur le réseau classique PLM. Mais en passant à l'alimentation bien plus performante en 25.000 volts et alternatif, plus question, pour la sécurité, de laisser circuler un tel courant au niveau du sol, là où des circulations piétonnes seraient des condamnations à mort inéluctables.