Le principe du moteur conçu par cet ingénieur inventeur d'outre-Rhin était si efficace et redoutable qu'il méritait peut-être, aux yeux de tous les autres (concurrents), de disparaître, et son créateur aussi. Une persécution qui vient de rebondir.
- KELEREPUS -
- KELEREPUS, 30 mars 2023. Parti pour la Grande Bretagne par le port d'Anvers (Belgique) le soir du 29 septembre 1913 à bord du Dresden, Rudolf Christian Karl Diesel vit alors au rythme d'un réel succès. Son déplacement est un voyage "business" consacré, une fois encore, à son fameux moteur. Hélas, un cruel destin l'attend dans les remous de la Mer du Nord. Il n'arrivera jamais à destination. Suite à son étrange disparition, de nombreux récits ont évoqué cette traversée fatale. Des hypothèses laissant le choix toujours non tranché entre accident, suicide ou assassinat, naîtra un mystère ou presque. Car en guise de conclusion, un corps repêché deux semaines plus tard permettra une identification admise comme formelle, grâce à des objets retrouvés sur la dépouille, laquelle, trop décomposée, fut rejetée à la mer (les test ADN n'existaient pas encore). Il faut dire que le principe du moteur qu'il avait mis au point au cours de nombreuses années de travail, après des premiers pas peu prometteurs, s'était révélé extrêmement dangereux pour la survie d'autres techniques alors dominantes. Notamment celle des moteurs à vapeur, dont faisaient usage d'une manière quasi exclusive navires et chemins de fer, à l'époque où ni l'auto ni l'avion n'avaient encore fait mieux que leurs débuts prometteurs, et que l'électricité était branchée vers d'autres promesses. D'un rendement nettement supérieur à celui de tous les autres, imaginé d'abord pour fonctionner à l'huile végétale (détail à ne pas perdre de vue), cette mécanique originale avait un peu la réputation du chien s'aventurant dans un jeu de quilles. La disparition de son créateur ne lui aura pourtant pas coupé la voie du succès. Preuve que des qualités techniques peuvent l'emporter sur des préoccupation mercantiles. Aujourd'hui, le créateur du moteur qui porte son nom vient peut-être de succomber à une nouvelle disparition, non plus physique, mais historique. Surtout après la concrétisation de l'initiative européenne de bannir les moteurs thermiques pour l'automobile dès 2035 (ventes de véhicules neufs).*
Le port d'Anvers au début des années 1900, quand Rudolf Diesel s'y est embarqué, pour une traversée vers l'Angleterre au cours de laquelle il disparaîtra mystérieusement.
Nous en sommes là, dans l'effervescence de notre palpitante période. La frénésie à propos d'un possible** réchauffement planétaire aiguise les initiatives des agitateurs et de probables profiteurs. Certes, la diabolisation ne se limite plus aux mécanismes animées par le gazole. Elle s'étend à toutes les motorisations dites "thermiques". Pourtant, dans ce thermique pestiféré dans son ensemble, le diesel est depuis longtemps le plus sévèrement rejeté, tout en étant de loin le moins pénalisant dans les rejets à effet de serre. Au point que l'on peut s'interroger sur la pertinence écologique de cette option électrique. Les mégawatts nécessaires pour alimenter l'automobile risquant bien d'être produits par des sources elles même dite "flamme" (donc charbon, pétrole, gaz...). Les particules fines liées au gazole sont en revanche vigoureusement dénoncées, comme pour contre-balancer cet atout ignoré coupablement. Fines mais grosses en tant que ficelles, car l'origine des microparticules est loin de se limiter aux moteurs recevant les plus hostiles volées de bois... vert. Les freins des automobiles (même électriques), des roulements métal sur métal avec ou sans freinage (trains, tramways, métros...), les pneumatiques, et même les chaussures (sauf celles dont les semelles ne s'usent jamais) participent à l'éparpillement de ce qui est microscopique et, assurément, pas bon du tout, ni pour les bronches, ni pour le sang. Et que dire de ce que lâche dans l'atmosphère une activité volcanique qui ne semble nullement attiser les colère de Greta Thunberg, qui sait sans doute qu'il lui sera difficile de conduire le Pinatoubo jusqu'à une cour de justice. A bien y réfléchir, il devient inévitable de s'interroger. À qui profite ce second crime dont sont victimes Rudolph Diesel et son œuvre.? Comme à l'époque de la mystérieuse disparition de cet illustre ingénieur, n'imaginer aucun souhait hostile pour des raisons autres que purement physiques confine à un angélisme sans borne. D'autant que le moteur à gazole a commencé à chuter dans les pièges d'un "diesel gate" initié outre Atlantique, visant un constructeur allemand dont les modèles... diesel commençaient à faire de l'ombre à d'autres, sur le marché local, très attaché au classique sans plomb. Bien sûr, il y avait une petite "entourloupe" des ingénieurs ayant conçu une approche logicielle des contrôles garantissant un résultat favorable dans presque tous les cas. Entourloupe si efficace que l'on a appris depuis que la plupart des "autres" (constructeurs) en avaient fait de même. Restent désormais les carburants de synthèse, pour lesquels les constructeurs allemands ont réussi à obtenir in extremis un "permis" d'exploiter. Les tenants de l'électricité routière n'ont pas fini d'en décrire les innombrables inconvénients, avant même que ceux-ci ne soient identifiés. L'industrie, avec tout ce qui tourne autour (dont les affaires, la politique, les milieux glauques...) est-elle un monde impitoyable...?
* Une excellente synthèse de l'aventure de Rudolph Diesel est à découvrir sous la plume de Jacques Borgé et Nicolas Viasnoff, dans un ouvrage consacré aux (et intitulé) "Les Poids Lourds", Editions Balland)
** Il n'est pas question ici de contester ou soutenir ce qui concerne ce réchauffement (même si les bases scientifiques avancées pour en affirmer la réalité et la part de l'homme dans sont développement posent de sérieuses questions), mais seulement de souligner ce qui concerne les innombrables initiatives et l'opportunisme affairiste qui pourrait bien l'accompagner.