Il n'y a pas que les capteurs, dans la vie photo... Après bientôt un quart de siècle de turbulences dans un monde numérisé, les utilisateurs peuvent désormais tabler sur des choix mieux calés.
- KELEREPUS -
- KELEREPUS, 13 février 2023. Avant, il y avait l'argentique. Une longue phase "chimique" déjà soumise à mille et un changements de formats, parfois (souvent) n'ayant d'autre objectif que de tenter de s'attacher (commercialement) des clientèles. 6x6, 6x9 (petites ou grosses bobines...!), jusqu'à l'APS... Vieux souvenirs, avec au sommet des "petits" formats le 24x36 (enfin un "standard" pérenne, qui ne fut toutefois pas reconnu comme "pro" à ses débuts). De l'électronique, on aurait pu attendre plus de stabilité. Erreur, le grand remplacement photo a d'abord énormément vécu au rythme des capteurs. En toile de fond, la guerre (encore) très commerciale des pixels. Un "toujours plus" rappelant le concours des watts pour les équipements audio.
Ce capteur plein format, qui a ouvert la voie, est "immense" comparé à celui de la photo publiée plus haut, celle d'un tout récent smartphone Samsung. Le 24x36 de Sony est un 100 Mp, celui du téléphone mobile un...200 Mp. Guru meditation...
Aujourd'hui, se dessinent trois principales directions (trois et demi, si les spécialistes pointilleux nous autorisent cette simplification) pour les équipements à la fois pros et grand public (les plus grands formats "dits "moyens", destinés aux studios, donc hors "loisirs" n'étant pas concernés ici). En ayant réussi à fabriquer des capteurs au format du film 24x36 -le fameux "plein format"-, les industriels (Sony, puis Canon, Nikon, Panasonic sont notamment entrés dans cette génération) ont aussi ouvert un immense espace de progrès avec des composants autorisant des traitements jusqu'alors impensables. De quoi les associer à des optiques pour lesquelles l'exploitation des informations capturées par ces capteurs se métamorphose, d'où les nouvelles bases techniques. C'est la génération des pleins formats, qui reste encore onéreuse, tout en devenant plus accessible, par exemple avec le Canon R8 disponible à la vente dès avril 23. D'une dimension moins ambitieuse mais quand même compatible avec des performances très élevées, les APS-C et 4/3 s'imposent comme pointures intermédiaires, pour utilisateurs avertis, mais ayant plus de contraintes côté tirelire. (En clair, si le budget de l'amateur est soumis à quelques limites, le choix de l'un de ces formats moyens constitue un bon compromis, autorisant grandes qualités et belles performances, avec des dépenses. Le même Canon, leur proposera d'ici quelques semaines son EOS 50, un APS-C. Pour la troisième dimension, les tailles et solutions sont plus variées. Elles prennent place dans des smartphones de haut-de gamme (avec une déclinaison progressive logique vers les appareils moins onéreux). Nécessairement plus petits, les capteurs sont couplés à des solutions diverses permettant d'imiter ce que peuvent faire les "vrais" APN. Sans oublier un côté défi lancé aux spécialistes photo. Et ainsi, pour certains modèles récents, le "pas mal" laisse de plus en plus la place à un commentaire du genre "franchement bluffant". Avec cette dimension qui fait sortir l'idée même de la prise de vue d'une approche classique. Puisque, pour résumer d'une manière simple, tout utilisateur a en quasi permanence son smartphone à portée de main, poche, sac, boîte à gants..., ce qui n'est pas forcément le cas de l'APN. Que déduire de cette évolution.? Que tout équipement destiné à de la prise de vue, celle-ci ne repose pas que sur le capteur, mais sur un ensemble optique + capteur + traitement des données, sans oublier le quatrième de ces trois mousquetaires du clicheur, le viseur (ou l'écran). C'est de la bonne cohérence dans ce petit chapelet que naît la meilleure satisfaction. Comme le disait un certain Boby, les boyaux de la tête (de celui qui choisit) n'ont pas fini de s'emmêler...