"TD", tourne-disques... Qui veut la fin veut les moyens, même pour le son, et s'il le faut, les moyens les plus sonnants et trébuchants. A l'heure où la hi-fi partait vers les plus hautes altitudes de l'absolu sinon rien, un constructeur avait planté son drapeau au sommet de l'Everest de la lecture analogique.
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- KELEREPUS, 18 janvier 2023. Belle époque, encore pour quelques temps, du microsillon. Encore en projet, le disque compact, première salve de l'irruption numérique pour tous, ne sera lancé que dans un peu plus d'un an. Autant en profiter pour encore oser quelques folies. A Tokyo, en octobre 1981, dans l'effervescence de l'Audio-Fair, les incursions du futur support digital se sont multipliées. Encore avec pas mal de petites combines. Les lecteurs en démonstration sur les stands sont pour la plupart secondés par des électroniques un peu encombrantes, mais bien dissimulées. Pas cachée du tout, au contraire, une encombrante vedette s'est placée sous une lumière franche, histoire de ne surtout pas passer inaperçue. Noire, un peu la couleur maison, elle s'orne d'un logo qui a fait recette dans la lecture du haut du haut-de-gamme des minicassettes, Nakamichi. "Recette" ici utilisé au sens le plus tiroir-caisse du mot. Mais c'est le disque, et non le support magnétique, qui est l'objet de la création. Massive, pour disposer des aptitudes dites "antisismiques" qu'exige une lecture non perturbée (par des pieds qui ont vibrer un parquet, quand ce n'est pas le métro en profondeur ou des véhicules dans la rue, aucun rapport donc avec les spécificités du sol et du sous-sol nippons), la platine référencée TX-1000 en impose. Son plateau permet la pose d'un disque qui lui sera fermement solidarisé par un centreur presseur calibré massif. Mais ce qui frappe est que, comme les mâles bien bâtis, ce joujou dispose de deux bras. L'un est doté d'une cellule d'un niveau de performances cohérent avec la dépense consentie par tout client passionné. L'autre est là pour analyser en temps réel la rotation du disque. Les ingénieurs se sont en effet aperçus que la production phonographique, même la plus soignée, n'est que très rarement dépourvue d'une légère tendance à la dérive dans ses révolutions. Même microscopiquement, le disque ne tourne presque jamais totalement rond. Qu'à cela ne tienne, la TX-1000 rectifie en temps tout aussi réel le bon centrage. Un microprocesseur pilote une mécanique dont l'horlogerie helvétique serait affreusement jalouse pour remettre la musique du bal au centre. Ce recentrage est la seule parade réellement efficace contre des écarts qui ne se voient pas toujours à l'œil, mais peuvent être décelés sur des instruments de mesure. Ce genre d'exploit industriel peut sembler démesuré, et pourtant, il a un rôle aussi dans la diffusion des produits électroacoustiques de qualité. S'il va presque au-delà du raisonnable, il permet aussi d'attirer l'attention sur les défauts corrigés, et incite de la sorte tout acheteur à ne pas se jeter sur le premier et moins cher venu. Dans ce sens, on voit que les réalisations particulièrement coûteuses ne sont pas les fruits d'initiatives gratuites.
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