Alors que l'industrie, de l'épopée de l'argentique aux conquêtes numériques les plus récentes, n'est qu'un progrès permanent pour la couleur, de nombreux amateurs restent amoureusement attachés au noir et blanc.
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- KELEREPUS, 22 décembre 2022. Les raisons d'aimer le noir et blanc, voire l'adorer, sont innombrables. Oublions celles qui existent, mais ne sont guère intéressantes, donnant à certains adeptes des nuances de gris le sentiment d'appartenir à une certaine élite, pas loin d'un entre-soi qui s'observe dans de nombreux domaines, de l'auto de collection à l'aéroclub, des habitués du par* aux inconditionnels de Bayreuth**. Ne pensons qu'à l'image.
Probablement, dépassant tous les autres atouts, la photographie brille en noir et blanc, parce qu'en s'éloignant de la réalité, elle sollicite autant l'imagination que l'observation. C'est un peu comme ces feuilletons dont la radio était le point de rencontre jadis. Chaque auditeur pouvait voir à sa façon une scène grandiose seulement jouée par un chapelet de comédiens serrés autour d'un micro. Côté technique, le cliché hors couleur s'inscrit aussi dans l'histoire de l'image en bonne concordance de temps avec l'avènement de matériels devenus des légendes. Ceci sans occulter la facette "objet" d'un appareil utilisé. Le vintage, mais pas seulement. Les amateur d'enregistrement passionnés du Nagra ont compris, comme les conducteurs de cabriolets d'outre-Manche des années 50. Parallèlement, (pour ne pas utiliser le raccourci "en même temps" déjà accaparé ailleurs), ce noir et blanc fut aussi très longtemps la forme la plus accessible de la photo d'un bout à l'autre. Donc, de la capture de l'image à sa finalisation sur un papier, avec le développement (Ah.! Cette bonne vieille cuve Prestinox, et l'agent mouillant, à ne pas confondre avec les forces de l'ordre armées de lances à incendie quand cela est nécessaire), le tirage via l'agrandisseur, les bains -révélateur, arrêt, fixateur- et tout et tout, permettant à l'opérateur, même amateur, de proclamer "c'est moi qui l'ait fait". La couleur n'était pas interdite aux non pros, mais plus cher, un peu plus compliqué.
Ce beau nuancier "Pantone", outil indispensable dans tous les lieux où vivent les arts graphiques, rappelle qu'en nuances de gris, les couleurs parlent encore.
Il reste quand même les aspect techniques, qui n'ont pas cessé de se perfectionner, même sous le règne du numérique. Lequel est, comme son prédécesseur chimique, tributaire de l'optique. Et que de la précision, du pixel au piqué, jusqu'à la dynamique, les nuances de gris, tout continue à se surpasser. De ce rendu purement visuel à tout ce qui se ressent dans l'observation de la photo, rien n'est finalement totalement noir ou blanc dans tout ça. Magique...? Vintage, technique, mais surtout, la dose d'imaginaire... (*par, le golf. ** Festival de musique -opéra- "assez" mondain)
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