C'EST LE NUMÉRIQUE : d’avant à maintenant, de la "tech" aux "thèques", aïe !

Les usages et les outils techniques n'ont d'intérêt que par ce à quoi ils servent. Ou parfois desservent. Jugeons-en...

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- KELEREPUS, 21 novembre 2022. Le numérique gâche tout ! A commencer par le vocabulaire. Bibliothèque, photothèque, discothèque, vidéothèque, cinémathèque, autant de termes qui, à eux seuls, inspiraient mille et un plaisirs. Celui de lire, visionner, écouter, avec un arrière-goût délicieux de possession, de collection. Plus encore, ces livres, disques et autres, tous ensemble, sont une part de patrimoine, possessions encore plus personnelles que ne le sont les meubles et les équipements techniques. La preuve, alors que l'on vend usuellement un logement en laissant quelques banquettes, buffets et tout ce qui anime une cuisine intégrée, ces objets culturels suivent ceux qui les possèdent au gré de leurs déménagements. Rien de commun avec l'abonnement sur une plateforme, où seule la consommation est permise, jusqu’à l’échéance de l’abonnement. Et surtout, avec eux, aucun risque de tomber sur un OS récalcitrant si l’envie de voir, écouter, lire, enfin s’y plonger survient demain ou dans 57 ans ou plus. 

Si merveilleuses puissent-elles être, les techniques numériques ne sont pas tendre sur les valeurs. Les œuvres de Shakespeare ou de Jules Verne, la musique de Mozart ou de Duke Ellington, Autant en emporte le vent ou Les tontons flingueurs sont réduits au statuts de contenus. Comme ce que l’on met dans un conteneur, une bouteille, voire une boîte à ordures. Comme à la sécu, voire à la perception du coin, les photos ne sont que des fichiers, à ouvrir qu’en prenant des précautions, compte tenu des risques d’infection. 

Heureusement, cette facette cauchemardesque de la vie numérique ne fait que cohabiter avec des habitudes qui ne sont pas à la veille de disparaître. La preuve saute aux yeux dans la plus modeste FNAC, dans tout centre culturel Leclerc. Au Super-U le plus proche, ce qui est à lire (presse incluse) prend au moins autant de place que les colas. Les bulles de la BD y résistent bien, aux côtés de celles des sodas. Pire, ou plutôt, mieux, il y a des nouveautés et de quoi les exploiter. Dans les cadeaux des fêtes 2022/23, la platine CD fait une fois encore partie des incontournables. Les bouquins et les disques aussi. 

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