Nous voici à l’ère des musiques qui s’écoutent mais ne se perçoivent plus que partiellement. Ne l’entendons pas seulement de cette oreille...!
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- KELEREPUS, 27 septembre 2022. Il y a du paradoxe dans les airs (de musique). Plus on fignole le son haute résolution, moins on utilise tout ce qu’il faut pour bien l’entendre. Certes, la mode des écouteurs intra auriculaires et des casques préserve les tranquillités environnantes. Mieux, les appareils dits (assez improprement) nomades autorisent l’écoute partout, et notamment dans les transports en commun ou sur la voie publique. Là où la cacophonie collective serait insupportable sans cette écoute confidentielle. En outre, en mobilité, il ne peut être question de se… balader avec quelques belles enceintes. En revanche, et tout à fait naturellement, dans la "vraie vie", la perception des sons est physiologiquement confiée à l’ensemble du corps humain, et pas seulement à l’oreille interne via le conduit auditif. Quiconque a déjà vu passer devant lui une fanfare en pleine action en est forcément convaincu. Dans l’ensemble du spectre sonore, un élément important est constitué par les sons graves (qui sont parfois arbitrairement confondus avec -restons simples à l’excès - le boom-boom du rock, ou brille le "bas-médium"). Les fréquences très basses ont la particularité de se propager dans toutes les directions (en particulier dans un local d’écoute), contrairement aux sons aigus qui, comme les militaires, n’ont qu’une seule philosophie, la ligne droite.
C’est ce qui a conduit les industriels du son à opter pour des systèmes acoustiques composés d’enceintes de taille modeste pour le médium et l’aigu, un seul caisson pour le bas du spectre pouvant être disposé en pratiquement tout emplacement. Physiquement, et en dépit d’une infinité de procédés, souvent brevetés, supposés se soustraire à la nécessité de générer une onde sonore de grande ampleur, donc grave, il reste quasi incontournable pour parvenir à un résultat correct d’avoir recours à, encore en simplifiant, une enceinte dotée d’un haut-parleur de plutôt grand diamètre. Cette explication, ok, déjà trop longue pour être digeste aux non-initiés, et simpliste à en devenir caricaturale pour d’autres, n’a pour objet que de suggérer la recherche de cette restitution des sons graves, qui transcende l’écoute. Pour bien se comprendre, il faut préciser que des écouteurs performants, techniquement très élaboré pour diffuser au niveau de l'oreille des fréquences graves impressionnantes, celles-ci ne sortent pas du pavillon de celui qui écoute. Dommage pour les points de vente qui ont de plus en plus besoin de recettes pour compenser des ventes par ailleurs moroses, et passent, sans une simple installation de démonstration, à côté d’une envie des chalands capable de faire revenir à l’enceinte ceux qui ne savent pas ce qu’ils abandonnent en plaisir acoustique avec leurs puces aux oreilles et enceintes connectées, plus connectées qu’enceintes. A bon entendeur...